De nombreux résidents de la cité Gahdour Tahar, communément appelée El Batni en raison de sa construction à la fin des années 1970 par l’entreprise Louardi Chabani de Batna, expriment leur mécontentement concernant la situation de leur quartier. Évoluant dans un cadre de vie déplorable et exacerbé par les récentes intempéries, ils se sont rapprochés de L’Est Républicain pour réitérer leurs doléances aux autorités locales. Implantée sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, sur les anciens sites du marché à bestiaux et de la cité Ben Bella, la cité El Batni abrite plusieurs milliers d’habitants occupant des appartements incorporés au sein de 51 bâtiments R+4 (rez-de-chaussée plus quatre étages, NDLR). De ce fait, elle peut se targuer d’être la première cité érigée dès l’accession de Guelma au statut de chef-lieu de wilaya. Nos interlocuteurs soutiennent que les élus locaux n’ont pas fait preuve d’impartialité et de justice dans le cadre de la remise à niveau de leur cité. Et pour cause, seuls les 26 premiers immeubles ont fait l’objet de travaux d’aménagements urbains qui ont permis aux riverains d’évoluer dans un environnement sain et agréable, soulignent-ils. En effet, des opérations financées par les programmes sectoriels et communaux ont permis la réfection des trottoirs, le bitumage des rues, la création d’aires de jeux, d’espaces verts et d’allées bétonnées pour l’accès aux bâtiments et l’installation de lampadaires de dernière génération. Pour des raisons ignorées, les 25 autres immeubles n’ont bénéficié d’aucun aménagement, en dépit des multiples réclamations adressées aux responsables locaux, selon nos interlocuteurs. Dans ce contexte, un groupe de citoyens s’estimant lésés nous déclare : « Les dernières chutes de pluies ont mis à nu l’état déplorable de nos rues, parsemés de nids-de-poule, de crevasses et d’énormes flaques d’eau, ce qui pénalise la circulation des véhicules et le déplacement des piétions qui pataugent dans la gadoue pour rentrer chez eux. Cette situation se répercute sur les conditions d’hygiène car les maîtresses de maison sont mises à rude épreuve. Est-il normal que nos trottoirs soient toujours goudronnés alors qu’ailleurs, ils ont fait l’objet de poses de carrelage et parfois de matériaux nobles ? ». Un sexagénaire, visiblement à bout de nerfs, crie à l’injustice : « Nous revendiquons notre droit à un meilleur cadre de vie. Il est urgent d’inscrire notre cité, qui est dans un état déplorable, dans le programme de développement local. Nous réclamons le bitumage des rues, la réfection des trottoirs, la mise en place de regards pour l’évacuation des eaux pluviales, des accès bétonnés aux entrées des immeubles, des espaces verts et des aires de jeux pour nos enfants ». Dénoncent des anomalies qui perdurent, ces citoyens s’étonnent qu’une partie d’une grande cité du chef-lieu de wilaya soit oubliée, voire marginalisée, offrant l’aspect d’un douar, alors qu’ailleurs, des opérations d’aménagements urbains sont menées tambour battant, notamment dans les villages et mechtas de la wilaya de Guelma. Un père de famille saisit cette opportunité pour exprimer le souhait d’une visite inopinée de la cheffe de l’exécutif de la wilaya afin de constater de visu la véracité des faits incriminés. L’espoir est permis, dit-il, car cette responsable parcourt quotidiennement les localités et les zones d’ombre situées dans son territoire de compétence, auxquelles elle accorde des projets d’intérêt général.
H. Baali
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