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« L’impensable » et « l’inacceptable » est en cours à Ghaza : La crise alimentaire la plus grave au monde

« La famine est imminente dans la partie nord de la bande de Ghaza et risque de s’étendre à l’ensemble de l’enclave assiégée, plongeant 2,2 millions de Palestiniens dans la crise alimentaire la plus vaste et la plus grave au monde », ont averti hier des agences des Nations Unies. Aujourd’hui, la moitié de la population de Ghaza est confrontée à des niveaux catastrophiques de faim. La situation est désastreuse et va de pis en pire. « Les habitants de Ghaza meurent de faim en ce moment même. La vitesse à laquelle cette crise de la faim et de la malnutrition provoquée par l’homme a frappé Ghaza est terrifiante », a déploré la directrice exécutive du Programme alimentaire mondiale (PAM). Dans les deux gouvernorats du nord de la bande de Gaza, où quelque 300.000 personnes restent bloquées, les agences onusiennes s’attendent à ce que la famine survienne d’ici au mois de mai, rapportent les agences de presse. Un récent rapport établi par le PAM montre que 1,1 million de personnes, soit la moitié de la population, ont complètement épuisé leurs réserves alimentaires et leurs capacités de survie et sont aux prises avec une faim catastrophique. Il s’agit du nombre le plus élevé de personnes jamais enregistré comme étant confrontées à une faim catastrophique. La situation dégénère très rapidement. « Dans les gouvernorats du nord, près de deux tiers des ménages ont passé des journées et des nuits entières sans manger au moins 10 fois au cours des 30 derniers jours », indiquent les agences onusiennes. « Selon les dernières données, pratiquement tous les ménages sautent des repas chaque jour et les adultes réduisent leurs repas pour que les enfants puissent manger », soulignent-elles. « Si aucune mesure n’est prise pour cesser les hostilités et faciliter l’accès de l’aide humanitaire, la famine est imminente. Elle pourrait même être déjà en cours », a alerté la directrice générale adjointe de la FAO, relevant qu’il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré, « du jamais vu ». Dans le gouvernorat de Ghaza Nord, les données les plus récentes indiquent qu’un enfant de moins de deux ans sur trois souffre aujourd’hui de malnutrition aiguë ou d’émaciation. Malgré ces chiffres inquiétants, les agences onusiennes estiment qu’il est encore possible de renverser la situation, à condition d’arriver à un cessez-le-feu, ce qui n’est pas évident à l’heure actuelle, et un acheminement massif et régulier d’aide alimentaire, ce qui parait impossible du moins pour le moment où l’Etat sioniste menace de lancer son offensive terrestre sur Rafah, malgré la pression internationale. Le PAM estime que pour répondre aux besoins alimentaires de base, il faudra permettre l’accès quotidien d’au moins 300 camions dans Ghaza chaque jour et distribuer de la nourriture, en particulier dans le nord. « Depuis le début de l’année, le PAM n’a réussi à acheminer que neuf convois vers le nord », rapportent des agences de presse. « Il ne reste qu’une toute petite fenêtre pour empêcher une famine totale et pour ce faire, nous avons besoin d’un accès immédiat et complet au nord. Si nous attendons que la famine soit déclarée, il sera trop tard. Des milliers d’autres personnes mourront », a insisté la directrice exécutive du PAM. Le secrétaire général de l’ONU a qualifié le dernier rapport sur l’insécurité alimentaire à Ghaza de « constat effroyable ».

Synthèse M.M

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