En réaction au lancement des travaux d’aménagement de l’esplanade de la salle de cinéma Atlas et de modification de sa façade ouest ainsi que de son hall pour y réaliser une cantine scolaire destinée à une école primaire mitoyenne de cet édifice, l’association Mosaïque pour les arts, la culture et la préservation du patrimoine de la Reine des Ziban monte, une fois encore, au créneau. Elle alerte et dénonce ce qu’elle qualifie d’ « énième agression contre le patrimoine architectural, artistique et historique de la ville de Biskra ». Dans une requête datée du 11 mars transmise au ministère de la Culture et des Arts, au premier responsable de l’exécutif de la wilaya et à la direction locale concernée, Mosaïque requiert une intervention urgente pour sauvegarder et prémunir la salle Atlas de toutes les formes de prédation. S’appuyant sur la loi 04-98 du 15 août 1998 relative à la protection du patrimoine architectural, qui stipule l’obtention de l’aval de la direction de la Culture et des Arts pour toute intervention sur un tel monument, ainsi que sur l’article 17 de cette même loi préconisant le respect d’une aire de sécurité non-constructible de 200 mètres autour des édifices de ce genre, et sur la circulaire interministérielle n°2 du 1er octobre 2023, qui prescrit de verser les salles de cinéma municipales aux biens de l’État et d’en confier la gestion aux directions de la Culture et des Arts de wilaya, l’association Mosaïque fustige l’Assemblée Populaire Communale (APC), commanditaire des travaux, et relève le caractère « illégal, arbitraire et déraisonné des aménagements entrepris à la salle Atlas ». Pour rappel, celle-ci, communément appelée le « Casino » par les aînés, a été bâtie en 1889 dans le plus pur style mauresque « unique en son genre », précise-t-on. Pour beaucoup, cet édifice constitue un pan de la mémoire des habitants de Biskra. « Alors que l’on s’attendait à une classification de ce monument au patrimoine national et au lancement d’une profonde opération de restauration pour éviter définitivement qu’il ne tombe en ruine, nous avons été consternés d’apprendre que des travaux y sont lancés pour construire une cantine scolaire avec la destruction des murs et de fenêtres à vitraux et que les rampes en roche rouge avaient été descellées par un bulldozer. Il faut mettre un terme à ce massacre d’un joyau architectural dont peu de villes possèdent l’équivalent. Nous espérons que nos inquiétudes concernant le devenir du patrimoine de la Reine des Ziban soient audibles et que nos cris d’alerte trouvent des oreilles attentives des plus hautes instances et autorités de notre pays, ne devant pas dilapider un précieux héritage arraché par le sacrifice de millions de martyrs et de militants de la cause nationale », a souligné Mohamed Slimani, président de l’association Mosaïque.
H. Moussaoui
Partager :