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Statut particulier de l’Education : Les syndicats dénoncent « une fuite en avant »

Contrairement aux autres statuts de la fonction publique, celui des enseignants des trois paliers de l’éducation nationale n’est pas encore prêt et les syndicats sont inquiets. Lors d’une réunion du Conseil des ministres le mois dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait demandé au ministre de l’Éducation nationale de revoir l’élaboration du nouveau statut des enseignants, estimant que ces derniers n’étaient pas que « des fonctionnaires », mais plutôt des « chargés de mission » qu’il fallait valoriser. Mais des mois après, rien de concret n’est venu matérialiser ces orientations. Dans un communiqué rendu public hier mardi, quatre syndicats des enseignants de l’éducation nationale ont exprimé leurs craintes de voir ce projet abandonné ou dévié par le ministère de l’Éducation nationale. Ils y dénoncent la confusion « persistante » qui entoure le dossier du statut de l’enseignant. Outre « l’insistance » des responsables du ministère de l’Éducation nationale à « poursuivre leur politique de fuite en avant, à travers l’isolement et l’entêtement délibéré, à ne pas appliquer les instructions du président de la République, visant à restaurer la réputation du professeur, notamment le souci d’élever son statut financier, moral et social (…) et comme incitation à améliorer ses performances, au service de l’élévation de l’école publique au niveau de qualité et de qualité souhaitées ». L’intersyndicale, composée des syndicats MAJAL, CELA, CNAPESTE et SNAPEST, met ainsi en garde contre « le danger d’une orientation systématique visant à imposer une hégémonie administrative au détriment du processus pédagogique et éducatif et à l’exclusion tendancieuse du professeur et de ses représentants, et parmi la série de présentations liées au dossier de la loi fondamentale relative au professeur ». Les organisations syndicales dénoncent également « le manque de concertation et de transparence du ministère de l’Éducation dans ce domaine » et exigent d’être associées à l’élaboration des statuts qui concernent directement leur métier. Ils demandent par ailleurs à être impliqués dans « l’enrichissement, la révision et la correction en profondeur du statut des enseignants ». Le bloc syndical reste au demeurant ouvert au dialogue, tout en demandant à ses adhérents de « se tenir prêts » pour d’éventuelles mobilisations futures, ajoute le document. Pour rappel, ce bras de fer entre le ministère et les représentants des enseignants remonte à plusieurs mois. Le département d’Abdelhakim Belaabed souligne de son côté que ses services ont reçu les syndicats à plusieurs reprises, mais ces derniers assurent que si ces rencontres ont effectivement eu lieu, elles n’ont pas permis d’accéder au nouveau statut en préparation, ce qui nécessite selon eux un arbitrage du Premier ministre ou même du président de la République.

Akli Ouali

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