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Changement dans le corps diplomatique : Le sens d’un redéploiement

La présidence de la République a annoncé, mardi en fin de journée, avoir opéré un changement dans le corps diplomatique. Contrairement aux usages qui voulaient que la nomination de nouveaux ambassadeurs ou consuls se fait plutôt durant l’été pour permettre aux représentants du pays à l’étranger de mieux préparer la rentrée de l’automne, c’est en plein mois de mars que le changement dans le corps diplomatique a eu lieu. C’est le signe d’une opération effectuée sous le sceau de l’urgence. Des sources concordantes affirment en effet que le ministre des Affaires Etrangères, Ahmed Attaf, n’est pas satisfait du travail effectué par certains représentants algériens à l’étranger. Dans le détail, le changement opéré par la présidence de la République concerne essentiellement des postes dans certains pays arabes et dans le Sahel. Ainsi, quelques mois seulement après avoir été nommé au Caire, en Egypte, Abdelaziz Benali-Chérif a été rappelé. Il sera envoyé à Brasilia, au Brésil, lui qui était déjà à Buenos-Aires (Argentine). Dans la capitale égyptienne, il sera remplacé par Hassan Rabhi, ancien ministre de la Communication qui était déjà en poste dans la capitale égyptienne qui abrite le siège de la Ligue des Etats arabes. Des sources bien informées indiquent en effet que les autorités algériennes n’ont pas apprécié le travail du désormais ancien ambassadeur auprès de la Ligue arabe, plus particulièrement concernant la gestion de la question palestinienne. Les autres changements opérés concernent les pays du Sahel. Dans cette zone en proie à de multiples conflits et où certains pays, comme le Mali, tournent le dos à notre pays, l’Algérie veut se redéployer. C’est dans cette optique que des ambassadeurs  en poste à Bamako, pourtant nommés il y a quelques mois seulement, de N’Djamena (Tchad), de Niamey (Niger) et d’Abuja (Nigeria) ont été remplacés par d’autres diplomates. Ces derniers auront comme première instruction de remettre le travail de l’Algérie au cœur de cette région âprement disputée par d’autres puissances étrangères. Pis, dans certaines de ces capitales d’Afrique subsaharienne, des pays étrangers, notamment les Emirats arabes Unis qui agissent pour le compte du Maroc et d’Israël, tentent de nuire aux intérêts de l’Algérie qui a toujours entretenu d’excellents rapports avec ses voisins même dans des moments de troubles que connaissent souvent ces Etats fragiles. Par ailleurs, deux nouveaux consuls algériens ont été nommés au Maroc. Il reste désormais à savoir si ces changements de personnes permettent l’application d’une nouvelle feuille de route qui replacera l’Algérie au cœur du jeu dans ces régions. Car, s’il est vrai que la position stratégique de l’Algérie lui permet de garder une place de choix dans cette zone, des Etats cherchent à s’ingérer dans la région en créant notamment une situation d’instabilité dans certains pays dans le but de s’imposer comme porteurs de solution. C’est ce que tente de faire le Maroc depuis quelques années sans vraiment réussir, à cause notamment de son éloignement géographique et de l’absence de projets clairs pour chacun des pays concernés.

Akli Ouali   

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