« Quelque 9.000 patients de la bande de Ghaza doivent en être évacués d’urgence pour être soignés, le territoire palestinien ne comptant plus que 10 hôpitaux, qui fonctionnent tous à minima », a réclamé hier le directeur général de l’OMS. Avec seulement 10 hôpitaux fonctionnant à minima dans l’ensemble de l’enclave palestinienne, des milliers de patients continuent d’être privés de soins de santé a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus. Des milliers de patients palestiniens, qui risquent de mourir faute d’une prise en charge médicale et chirurgicale appropriée. « Environ 9.000 patients doivent être évacués de toute urgence à l’étranger pour bénéficier de services de santé vitaux, notamment pour traiter le cancer, les blessures causées par les bombardements, la dialyse rénale et d’autres maladies chroniques », a-t-il souligné. Le directeur général de l’OMS a indiqué que jusqu’à présent « plus de 3.400 patients ont été référés à l’étranger via Rafah, dont 2.198 blessés et 1.215 malades ». Dans le nord de Ghaza, faute d’hôpitaux, faute de bâtiments encore debout, c’est une petite sale qui était un laboratoire de chimie dans une école, qui sert aujourd’hui de centre médical de fortune. « Tous les jours, la situation est de pire en pire. C’est vraiment très difficile en tant que médecin de dire à des patients qui arrivent gravement blessés qu’on n’a plus de quoi les soigner, qu’il manque de quoi désinfecter, recoudre, et tout ça, car nous manquons de matériel médical », déplore le docteur Mahmoud al-Shurafa, dont les propos ont été repris par de nombreux médias. « Avec les tirs à proximité et les bombardements, les transferts de patients vers de réels hôpitaux sont quasiment impossibles. Certains sont morts sous nos yeux, et parfois, c’était car il ne manquait qu’un simple outil médical pour les sauver », a-t-il regretté. « Ça nous laisse une boule à la gorge en permanence. Je me rappelle, le pire, c’était ce vieil homme : il est arrivé avec des éclats d’explosion dans le cou. Son état nécessitait une opération urgente dans un hôpital. Nous savions que nous ne pouvions pas l’aider dans ce local. Nous avons pris une voiture, mais c’était déjà trop tard. Il s’est vidé de son sang, et il est mort dans nos bras », a-t-il manifesté dans la douleur. De retour de Ghaza où il est resté un mois dans le cadre d’une mission humanitaire, un médecin décrit le chaos dans l’enclave palestinienne et particulièrement dans les hôpitaux de Rafah où il est intervenu. « C’est une situation que je n’ai jamais vue en 25 ans de missions dans des zones de guerre », a-t-il confié. « A Ghaza, la population n’a nulle part où aller pour se protéger. Les Palestiniens sont condamnés à se faire bombarder. Dans les autres conflits, il y a toujours moyen de fuir vers un pays limitrophe. Ici, c’est terrible, il n’y a pas de couloir humanitaire », a-t-il regretté. « On doit constamment arbitrer ce que l’on fait. Quand on a dix ou vingt bébés en situation critique mais que l’on a que cinq respirateurs, forcément, certains décèdent. Les femmes qui accouchent – sans péridurale – doivent sortir au bout de quelques heures pour laisser la place à d’autres. Et la plupart du temps, on ne prend pas en charge les personnes âgées. C’est difficile de voir mourir des personnes qui auraient pu être soignées dans un autre contexte », s’est-il plaint amèrement. Au même moment, Les Etats-Unis poursuivent leur soutien militaire à Israël laissent penser que Tel Aviv mène cette guerre contre les Palestiniens par procuration délivrée par Washington. Le quotidien le Washington Post a rapporté vendredi que La Maison Blanche « a autorisé ces derniers jours le transfert de plusieurs milliards de dollars de matériel militaire à Israël ; des avions de combat ainsi que plus de 1.800 bombes MK84 de 2.000 livres (900 kilos environ) et 500 bombes MK82 de 500 livres.
Mohamed Mebarki
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