Un incident en cacherait-il un autre à Sider El-Hadjar ? En effet, moins d’un mois après l’incident survenu à l’unité de Tuberie Sans Soudure (TSS), qui a entraîné la destruction totale de pas moins de huit armoires électriques lors d’un incendie que l’on dit accidentel, un nouvel équipement vient d’être victime des flammes. Les raisons de cet incident restent très obscures. Ainsi, selon les informations recueillies auprès des sidérurgistes, un engin lourd de type bulldozer, ou bouteur, du groupe « Liebherr », a pris feu il y a quelques jours au sein de l’unité du Haut Fourneau n°2 (HF2) de l’Entreprise Publique Economique (EPE) Sider El-Hadjar. Pour l’importer en 2016, affirment des cadres du complexe sidérurgique, l’usine d’El-Hadjar a déboursé l’équivalent de 62 millions de dinars. Malgré à peine huit années d’activité ayant trait à la fonte, il est actuellement hors service. La seule cause connue est son utilisation loin du respect des conditions de fonctionnement recommandées. Pire encore, lors de la préparation du dossier de sinistre pour le soumettre au service des assurances afin de bénéficier d’une indemnisation, il s’est avéré que l’engin n’était pas assuré. « Ce bien mobilier public, qui n’a pas servi longtemps, est actuellement inutilisable, au grand dam de l’entreprise. Non assuré, ce bulldozer devra être inévitablement remplacé par un autre, probablement plus ancien mais mieux entretenu que celui de Sider El-Hadjar, loué auprès d’un fournisseur privé », déplorent les métallurgistes. Peu anodin, cet incident soulève des questions sur les conditions dans lesquelles est utilisée cette machine. Il met également en lumière les modalités de signature des contrats d’assurance par les dirigeants du complexe. Pour protéger les biens publics, une enquête approfondie menée par les services de sécurité spécialisés s’avère nécessaire, en remontant aux anciens contrats. Les conclusions pourraient révéler des éléments surprenants pour les enquêteurs. La question qui se pose alors est : à qui profitent ces incidents ? Aux yeux de nos interlocuteurs, l’examen des dossiers d’assurance portant sur des équipements de grande valeur, qui ne présentent aucun risque d’incidents ni de réclamations de dédommagements, pourrait mettre à nu un trafic à grande échelle dans ce volet.
B. Salah-Eddine
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