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Visite d’Etat de Tebboune à Paris : Un rendez-vous avec l’histoire

L’Algérie et la France sont sur le point d’ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations bilatérales. La visite que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devra effectuer en France à l’automne sera historique et permettra de bâtir une nouvelle plate-forme dans les relations entre les deux pays : « Ma visite en France est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle », a indiqué le chef de l’État, en réponse à une question sur sa visite. Et d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations entre les deux pays ». « Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne cèderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse révolution de libération », a assuré Tebboune, avant de saluer « l’action positive de l’Assemblée nationale française, en reconnaissant le crime commis par Maurice Papon contre des membres de la communauté algérienne en France, le 17 octobre 1961 ». Soulignant que cette reconnaissance constitue « un pas positif ». En plus de cette reconnaissance historique, les autorités françaises ont accompli de petits gestes symboliques, afin d’accéder au maximum aux revendications algériennes dans ce domaine, mais d’autres sujets restent toujours en suspens. Lors d’une entrevue accordée à la chaîne Al Jazeera, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré : « nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers (…), mais nous continuons à travailler dessus ». Il s’agit surtout de la restitution de certains objets symboliques, à l’image de l’épée et du burnous de l’Émir Abdelkader, qui a nécessité la modification de la loi française sur le patrimoine. C’est aussi le cas des ossements et crânes de résistants algériens, qui peuvent désormais être remis à l’Algérie, après la signature d’une loi le 26 décembre dernier, donnant la possibilité au chef de l’État de contourner le parlement. Il s’agit également des essais nucléaires français dans le Sahara. L’Algérie demande une reconnaissance des crimes, des indemnisations des victimes, une décontamination des sites irradiés et la remise des cartes des essais. Difficile sera également le dossier de la circulation des personnes, qui sera traité avec beaucoup de prudence des deux côtés. Les dossiers de la mémoire sont en cours de traitement par la commission mixte d’historiens. Ses dix membres (cinq Algériens emmenés par Mohamed Lahcen Zeghidi et cinq Français que coordonne Benjamin Stora) se sont réunis en janvier dernier à Paris, où ils ont produit des recommandations portées aux chefs d’État. Ils ont surtout élaboré une chronologie de la colonisation. Ils se réuniront de nouveau à Alger le mois prochain, pour évaluer les réalisations accomplies et se projeter dans l’avenir. Pour rappel, lors d’un appel téléphonique le 11 mars, le président Tebboune et son homologue français ont convenu, de la visite officielle du président de la République en France, qui aura lieu à la fin septembre ou début octobre, la date officielle de la visite devant être fixée ultérieurement.

Akli Ouali

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