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Habitats illicites à Annaba : Plusieurs bâtisses démolies à Chabbia

Plusieurs bâtisses en dur, nouvellement construites sur des terres domaniales à Chabbia, une cité relevant de la commune d’El Bouni, située aux abords de la route nationale 44, ont été ciblées durant la journée d’avant-hier, dimanche 31 mars par une opération de démolition. Celle-ci a été menée par des élus et des responsables du service technique de l’Assemblée Populaire Communale (APC), assistés par les éléments de la gendarmerie nationale. Au total, 25 villas, dont certaines à R+1, ont été rasées. Selon des sources proches de l’APC d’El-Bouni, ces constructions ont vu le jour ces derniers mois dans l’opacité la plus totale, grâce aux agissements néfastes des filières spécialisées en la matière qui ne lâchent aucune occasion pour imposer un rythme soutenu à ce phénomène. La présence des éléments de la gendarmerie nationale, qui ont assuré la sécurisation de cette action de lutte contre les atteintes au foncier de l’État, a fait qu’aucun incident n’est venu perturber l’opération. La Coquette, qui s’était débarrassée durant les années 1980 des cités fantômes, à l’exemple de celle de « Bouhamra », aujourd’hui « Boukhadra », où des milliers de baraques donnaient un aspect de désolation et de misère, souffre de nouveau dans le domaine de l’habitat illicite, un phénomène qui semble être incurable. La réapparition des bidonvilles, qui ceinturent aujourd’hui l’antique « Bouna », et qui ont énormément porté préjudice à l’image de marque de la Coquette, avait été constatée depuis le mouvement du « Hirak Populaire ». Plaie ouverte depuis des années à Annaba, les constructions illicites, ont, devant l’absence quasi-totale des pouvoirs publics, atteint des proportions alarmantes. Ces structures sont essentiellement localisées dans les plus importantes agglomérations, à savoir à Sidi Harb et Bouguentass au chef-lieu de wilaya, et surtout à El Bouni, sinistrement appelée la ville de « mille et une bicoques », et depuis un certain temps à Berrahal. Incontestablement réalisées avec la complicité des services techniques des APC selon beaucoup, les constructions de baraques se feraient généralement durant les week-ends et la nuit. La « naissance » d’une nouvelle cité illicite attire les gens tels des charognards autour d’une proie. Une situation où les « kachara » (courtiers), les entrepreneurs en bâtiment et surtout les « clients », qui débarquent des différentes wilayas limitrophes, notamment de Skikda, Guelma et Souk-Ahras, trouvent leur compte. Mais c’est surtout dans la commune de Berrahal, précisément au pôle urbain Kalitoussa et aux cités Guirrech, Bouguessa et Sidi-Ali, que le phénomène a atteint l’overdose. C’est une véritable industrie illicite et incontrôlable qui frappe de plein fouet essentiellement le foncier de l’État, y compris au beau milieu de la zone urbaine de la commune. Pour des observateurs aujourd’hui, et à cette cadence, rien n’arrête la poussée des constructions illicites dans cette commune, où le régionalisme et le tribalisme sont la règle. La question que tout le monde se pose n’est pas seulement pourquoi la loi est transgressée sans répit à Berrahal, mais pourquoi la loi n’est pas non plus appliquée et surtout en premier lieu protégée ? Est-ce la loi du dol ?

B. Salah-Eddine

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