Les corps de dizaines de martyrs palestiniens ont été retrouvés dans l’hôpital d’Al-Shifa et ses environs, dans la ville de Ghaza, après le retrait des forces d’occupation sionistes, a rapporté hier la télévision Al-Aqsa. La télévision palestinienne a rapporté que les bâtiments du groupe médical « Al-Shifa » ont été incendiés, indiquant que le complexe a été mis complètement hors service. De nombreux médias ont rapporté que les survivants de l’assaut mené par l’armée israélienne aux abords de l’hôpital Al-Shifa témoignent des exécutions, des tortures et des sévices infligés aux civils palestiniens au cours de l’opération qui a duré depuis plus d’une semaine. Quelque 30 000 Palestiniens avaient trouvé refuge dans ce complexe hospitalier avant le siège imposé par l’armée israélienne le 18 mars. « Le bâtiment des services chirurgicaux a été détruit jeudi 21 mars, et de nombreuses personnes déplacées ont été contraintes de quitter le complexe médical. Quant aux civils vivant à proximité de l’hôpital, ils rapportent avoir été pris au piège des tirs israéliens pendant plusieurs jours », rapporte le site Middle East Eye. Citant l’organisation de défense des droits de l’homme Euro-Med Human Rights Monitor, ce média a évoqué « une série de crimes commis systématiquement par les forces israéliennes dans la zone de l’hôpital ». D’après Euro-Med, « des exécutions extrajudiciaires, des coupures du réseau de communication et des bombardements intenses visant les maisons voisines du complexe médical sont autant d’exactions qui ont été perpétrées ». Un témoin oculaire cité par MEE, le site d’information basé à Londres, « lundi 18 mars, vers 11 heures du matin, des quadricoptères, des chars, des avions militaires et des véhicules de l’armée israélienne ont encerclé l’hôpital ». Des « milliers de balles » ont été tirées sur l’hôpital, ce qui l’a contraint à rester sur place par crainte d’être abattu en fuyant le bâtiment. « Les gens tombaient […] comme des feuilles sous les balles israéliennes ; les patients restaient seuls, gémissant de douleur à l’intérieur ; les femmes appelaient leurs enfants, et les enfants criaient de panique. Voilà à quoi ressemblait la scène », décrit-il. « Environ 500 soldats israéliens ont fait irruption dans l’hôpital, ordonnant à tout le monde de ne pas bouger », raconte-t-il. « Après nous avoir assuré qu’ils ne nous feraient aucun mal, ils ont tué au moins 300 civils. Nous n’étions que des jouets entre leurs mains », insiste-t-il avec beaucoup de douleur. « Les hommes ont été déshabillés, battus, ont eu les yeux bandés et ont été menottés. Nous avons été rassemblés dans la cour et avons ensuite été soumis à un interrogatoire », explique-t-il. « Si quelqu’un osait demander de l’eau, il se faisait tirer dans les jambes. Nous avons souffert d’une faim extrême pendant deux jours », poursuit-il avant de témoigner avoir vu un garçon de 8 ans se faire tirer dans la jambe par un soldat israélien alors qu’il demandait à voir sa famille. Il rapporte que les soldats israéliens les ont soumis à « des sévices, des passages à tabac et des traitements déshumanisants ». « Les soldats israéliens se sont comportés comme des monstres », dénonce-t-il. « Je me considère chanceux d’avoir retrouvé mon frère et de m’être échappé avec lui vers le sud. Le fait de ne pas savoir si nous allions être exécutés ou épargnés a été le plus pénible de notre calvaire. Il me faudra de nombreuses années pour me remettre de cette expérience traumatisante », témoigne-t-il en retenant ses larmes.
Mohamed Mebarki/Ag
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