Un rapport établi conjointement par les Nations-Unies, la Banque mondiale et l’Union européenne estime que les dégâts causés aux infrastructures vitales de la bande de Ghaza par la guerre totale imposée par l’Etat sioniste « se montaient déjà fin janvier à quelque 18,5 milliards de dollars ». Selon Bloomberg, le groupe financier et médiatique américain, ce montant représente « à peu près l’équivalent du produit intérieur brut des Territoires occupés ». Les médias, qui repris ce rapport estiment que c’est « l’une des évaluations les plus détaillées des destructions infligées par l’armée israélienne aux infrastructures de base de l’enclave palestinienne se trouvant sous embargo depuis des années. Rendu public mardi dernier, le rapport précise que « ce chiffre représente 97 % du produit intérieur brut des Territoires occupés palestiniens ». « Le choc résultant du conflit en cours sur l’économie de Gaza est l’un des plus importants qui aient été observés dans l’histoire économique récente », soulignent les auteurs du rapport. « A eux seuls, les dommages causés aux immeubles d’habitation représentent 72 % des coûts estimés, tandis que les destructions touchant les services publics de l’eau, de la santé et de l’éducation compteraient pour 19 % du total ; les 9 % restants concernant des bâtiments commerciaux ou industriels ». « Il faudra probablement des années pour déblayer les 26 millions de tonnes de débris causés par les opérations israéliennes », indiquent-ils. C’est « un tableau sombre » d’une situation marquée par le déplacement des trois quarts de la population palestinienne, l’existence de plus de 1 million de sans-abri et la destruction à hauteur de 80% des équipements de santé. « L’ensemble de la population de Ghaza souffre actuellement d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition, alors que 50% des Ghazaouis sont menacés par la famine », affirme le rapport. « La guerre a eu des effets désastreux sur la santé physique et mentale des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées. Les jeunes enfants risquent d’en subir à vie les conséquences », souligne l’agence américaine Bloomberg à partir du même rapport. Ce rapport rappelle que plus de 32 000 personnes auraient été tuées à Ghaza, selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas. Rien qu’au cours des dernières 24 heures, l’armée israélienne a tué 59 Palestiniens et en a blessé 83 autres, portant le bilan des morts à 32.975 et celui des blessés à 75.577. Le nombre de journalistes tués dans l’enclave palestinienne a atteint les 140. A propos des 7 humanitaires tués lundi à Ghaza, selon Oxfam, une confédération englobant une vingtaine d’ONG à travers le monde, cette tragédie ne fait que « souligner les « assauts délibérés et systématiques d’Israël contre l’effort humanitaire et son mépris du « système de déconfliction ». « Il est nécessaire de revoir complètement nos relations avec l’armée israélienne », affirme Jan Egeland, le secrétaire général du Norwegian Refugee Council. « L’attaque délibérée de trois voitures civiles montre soit qu’Israël n’a aucun contrôle sur ses forces, soit que les informations fournies par WCK n’ont jamais été communiquées à son armée, ce qui dans les deux cas est impardonnable », accuse-t-il.
M.M/Ag
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