La convocation d’élections présidentielles anticipées pour le 7 septembre prochain reste un des thèmes majeurs de l’actualité en cette fin (et faim) de ramadhan, dont la soirée d’avant-hier mardi au Conseil de la nation a été consacrée aux questions orales. Une occasion pour son président, Salah Goudjil, de revenir sur le sujet pour appuyer l’argumentaire développé par le président, lors de sa dernière prestation télévisée, et d’expliquer à son tour que la décision est juste motivée par des « considérations techniques ». « Il s’agit d’une décision purement technique, qui n’a aucun lien avec les hypothèses et spéculations avancées çà et là », a-t-il fait valoir devant un hémicycle clairsemé, relevant aussi le fait que le mois de décembre, qui devait être celui du rendez-vous avec les urnes, coïncide avec « le renouvellement partiel du Conseil de la nation », ce qui est « techniquement déraisonnable, en sus d’autres considérations techniques », a-t-il ajouté. Voilà qui est dit ! Le président du Conseil de la nation en a par ailleurs profité pour « saluer la sagesse du président Tebboune », dans la gestion des affaires du pays, estimant que « l’Algérie vit sous sa direction une étape sous le signe de la liberté dans la prise de décisions cruciales », en vue de réaliser l’indépendance économique du pays et partant « renforcer la décision souveraine et rehausser sa position sur la scène internationale », dans un environnement en situation de convulsions géostratégiques. S’agissant du dossier de la mémoire et des relations algéro-françaises, avec la perspective de la prochaine visite officielle du président en France, entre fin septembre et début octobre, le président de la Haute chambre du parlement a tenu à inviter à « la nécessité de faire la distinction entre le colonialisme français et le peuple français. » Rappelant tout de même « le caractère colonial de l’occupation française, qui visait essentiellement à exterminer le peuple algérien musulman et le remplacer par des Européens chrétiens ». En quelque sorte la mise en œuvre de la thèse du « grand remplacement » que, ironie de l’histoire, l’extrême droite française et « zémourienne » met en scène. En outre, Goudjil a évoqué ce que le peuple palestinien subit de la part de l’occupation coloniale sioniste, estimant que « les crimes commis aujourd’hui par la machine de guerre sioniste sont des crimes contre l’humanité, et que ce que vit aujourd’hui la Palestine, plus précisément la bande de Ghaza, en présence des médias internationaux, est similaire à ce que l’Algérie avait vécu par le passé dans un blackout médiatique total ». Il a également exprimé « la fierté du peuple algérien des positions historiques de son État, avec sa référence novembriste, en soutien au peuple palestinien. » Rappelant dans ce contexte l’allocution du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devant l’Assemblée générale des Nations unies, lors de laquelle il avait appelé à la nécessité d’accorder à l’État palestinien la qualité de membre à part entière à l’ONU, « ce qui est désormais évident à présent », à travers « la voix écoutée de l’Algérie au sein du Conseil de sécurité et consacrée à la défense des causes justes dans le monde ». Enfin le président du Conseil de la nation a adressé « un message clair concernant le dossier du Sahara occidental et du Sahel, plus précisément le Mali et le Niger, qui affirme que l’Algérie est essentiellement attachée à la stabilité et à la sécurité de ces deux pays et qu’ils soient indépendants dans leurs décisions, tel que prôné, en permanence, par la diplomatie algérienne ».
H. Khellifi
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