Le ministre de la Communication réfute toute censure de son département, quant aux programmes des chaînes de télévision privées diffusés durant le ramadhan, mais également de la toute dernière annulation de la projection du film sur Mohamed Belouizdad. Intervenant avant-hier jeudi lors d’une plénière de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) consacrée à des questions orales, Mohammed Laâgab a évoqué le travail en amont effectué pour prévenir les dépassements enregistrés dans les programmes de chaînes de télévision privées durant le mois sacré. Le ministère de la Communication, en collaboration avec l’Autorité Nationale Indépendante de Régulation de l’Audiovisuel (ANIRA), a selon lui agi « en temps opportun et avec sérieux » pour « adapter les contenus des programmes télévisés aux spécificités du mois sacré du ramadhan ». À cet égard, il a rappelé la réunion tenue avec les directeurs des chaînes de télévision et de radio, le 27 janvier dernier, lors de laquelle plusieurs directives ont été données pour éviter les « violences verbales et physiques », notant qu’« après avoir constaté que les directives n’étaient pas respectées, une autre réunion a été tenue le 14 mars », outre les directives adressées aux producteurs privés. Après avoir salué la réaction des chaînes de télévision et leur respect de la durée des spots publicitaires, le ministre a noté « une diminution des scènes de violence dans les programmes télévisés par rapport aux dernières années ». Pour lui, le ministère de la Communication ne joue pas le rôle de censeur, mais œuvre plutôt à « encourager les productions nationales, compte tenu du coût élevé des productions importées ». Pour rappel, l’ANIRA avait pris, fin janvier, des mesures à l’encontre de six chaînes de télévision privées, pour non-respect des dispositions des services de communication audiovisuelle. Dans un communiqué, l’Autorité a affirmé avoir « constaté après examen des émissions des chaînes de télévision que le volume des messages et des flashs publicitaires n’était pas conforme aux dispositions des cahiers des charges imposés aux services de communication audiovisuelle, et avoir entendu les représentants des chaînes de télévision concernées par ces violations ». Suite à quoi, elle a décidé de prendre des mesures punitives à l’encontre des chaînes Echorouk TV, El Hayat TV, El Bilad, Ennahar TV, Samira TV et El Heddaf TV. Des chaînes qui ont ainsi été « officiellement mises en demeure de se conformer, dans un délai de 72 heures à compter de la date de la décision de l’Autorité, aux dispositions des articles 69 à 74 du décret exécutif no 16-222 portant cahier des charges qui définit les règles imposées à chaque service de radiodiffusion télévisuelle ou sonore ». En cas de refus de se conformer à l’avertissement dans le délai imparti, l’ANIRA avertissait que « des sanctions financières seront prononcées à leur encontre, dont le montant et le délai seront déterminés, et l’Autorité pourra ordonner la suspension totale ou partielle des programmes incriminés, conformément aux articles 76 et 77 de la loi no 23-20 relative à l’activité audiovisuelle ». Par ailleurs, le ministre de la Communication a fourni des explications quant à l’annulation de la projection en avant-première du film du martyr Mohamed Belouizdad, programmée mercredi passé en soirée à l’Opéra d’Alger : « Le film sur Mohamed Belouizdad a été annulé à la dernière minute, car le ministère des Moudjahidine et le ministère de la Culture n’ont pas pu visionner le film », a affirmé Laâgab.
A. K.
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