Les préparatifs pour la visite d’État du président algérien en France battent leur plein. Un membre éminent du gouvernement français viendra en Algérie la semaine prochaine. Malgré la tenue de l’élection présidentielle dans notre pays au début de l’automne, la visite officielle que devra effectuer le président de la République en France, fin septembre ou début octobre, est plus que jamais maintenue. Des deux côtés, les préparatifs se poursuivent sur les dossiers importants, qui préoccupent les responsables des deux pays. Mais pour avancer, l’implication de hauts dirigeants est plus que jamais nécessaire. C’est dans ce cadre qu’un haut responsable français, le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, ou le chef de la diplomatie, Stéphane Séjourné, indiquent des sources françaises, débarquera à Alger. L’objectif de la visite n’est pas encore précisé, mais l’étude des dossiers phares des relations entre Alger et Paris, qui seront au cœur de la visite du chef de l’État en France à l’automne prochain, est en première ligne. Lors de sa récente interview avec deux journalistes algériens, le président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que non seulement sa visite était « maintenue », mais qu’elle sera « historique ». « Ma visite en France est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle », avait-il indiqué. « Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations entre les deux pays », avait-il ajouté. « Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne cèderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse révolution de libération », a encore assuré le chef de l’État. Prévue de longue date, cette visite a été reportée à plusieurs reprises. Elle a même failli être compromise, à cause notamment de déclarations et de gestes jugés inappropriés par les autorités algériennes. Mais les deux chefs d’État ont su surpasser les différends existants, à travers de multiples appels téléphoniques. Le chef de l’État français a même envoyé, à deux reprises, des émissaires personnels pour rencontrer Tebboune, afin de lui réitérer la « détermination de la France » à avancer dans le sens du « renforcement des relations » entre les deux pays, selon une source diplomatique. Un message qui a été porté particulièrement par le ministre français de l’Intérieur, Gerald Darmanin, lors d’une visite spéciale à Alger l’été dernier. Sur des dossiers concrets comme celui de la mémoire, les fonctionnaires des deux pays travaillent sans arrêt depuis quelques mois, afin de débloquer certaines situations délicates. C’est le cas par exemple des objets appartenant à l’Émir Abdelkader, que l’Algérie souhaite rapatrier. Les responsables français avancent souvent des blocages juridiques, puisque ces reliques sont protégées par des lois spécifiques. Mais visiblement, ces blocages seront déverrouillés par des décrets, qui seront signés de la main de Macron lui-même, malgré les résistances de certains fonctionnaires.
Akli Ouali
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