Livré aux aléas du temps depuis près de 30 longues années et menaçant ruine, le vieil Hôtel de ville de Souk-Ahras est sur le point de recouvrer une seconde vie. Un ambitieux projet portant sur la réhabilitation et la reconversion de ce bâtiment historique en musée des Arts et de l’Histoire est, en effet, sur le point d’être concrétisé.
Lors d’une rencontre qu’il a organisée avec la presse le samedi 6 avril, le directeur local de la Culture et des Arts, Youcef Berrihi, assisté par deux architectes du bureau d’étude Monart, a fait lecture de la fiche technique du projet. Il a retracé, images Data Show à l’appui, les différentes étapes de l’opération de reconversion de ce qui était le siège de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Souk-Ahras, et ce, depuis les travaux de restauration jusqu’à l’aménagement du futur musée des Arts et de l’Histoire. Il a également précisé que l’Autorisation de Programme (AP) a été fixée à 125 millions de dinars et que les travaux de restauration, qui devront préserver le caractère de l’édifice et sa valeur historique, seront menés avec le concours de l’agence nationale de gestion des Réalisations des grands Projets de la Culture (ARPC). Il y a lieu d’indiquer que l’ancien Hôtel de ville de Souk-Ahras est un superbe édifice de style baroque de pierre de taille construit en 1887 au cœur de l’antique Thagaste, à égale distance de la place du même nom, du mausolée de Sidi Messaoud et du mamelon sur lequel trône le fameux olivier de Saint Augustin. Ce qui était le siège de la première mairie de l’Algérie indépendante abritait, sous l’occupation française, plusieurs services de l’administration coloniale, dont un commissariat de police, un centre de vaccination et une annexe de la médecine scolaire. Les autorités locales, avec à leur tête le wali, se félicitent de l’inscription officielle et de la mise à disposition des fonds nécessaires à la scrupuleuse restauration de cet édifice indissociable de l’identité même de la ville millénaire. « Nous sommes conscients de l’importance historique de la mairie centenaire de Souk-Ahras, qui est, soit dit en passant, un joyau architectural en soi. Nous réalisons également ce que représente l’image de cette belle bâtisse dans la mémoire collective, c’est pourquoi nous ferons de notre mieux pour préserver et même valoriser ce patrimoine culturel », a assuré le wali. Youcef Berrihi, auquel est confié le suivi de ce futur chantier, ne cache pas, lui aussi, sa satisfaction de voir enfin le projet mis en branle après des atermoiements qui auront duré près d’une décennie. « Des architectes du patrimoine appartenant au bureau d’étude Monart d’Alger ont mené des travaux de recherche très poussés sur l’aspect historique, physiologique et sanitaire de l’édifice. Tout a été vu en 3D (trois dimensions, NDLR) au moyen d’un équipement scanner de dernière génération, aussi bien les murs que les charpentes, les toitures en ardoise, les fenêtres et les décors historiques. Nous savons donc ce qu’il faut faire exactement pour rendre à l’hôtel de ville son apparence originelle authentique », a confié ce responsable, en suggérant la possibilité d’y glisser une part de création, si cela est travaillé en bonne intelligence avec les parties concernées.
Ahmed Allia
Partager :