Du côté de la capitale des hauts plateaux, le triste feuilleton du vol de câbles électriques en cuivre ne s’arrête pas. N’ayant ni foi ni loi, des bandes spécialisées et versées dans le recyclage de métaux continuent de faire leurs razzias à travers plusieurs points de l’agglomération, particulièrement durant les périodes nocturnes et à l’abri des regards.
Opérant en bandes organisées, les voleurs plongent dans le noir une partie des 300 logements de la ZHUN nord (Zone d’Habitat Urbain Nouvelle, NDLR). Par leur fautes, l’ornière est désormais le « décor » d’un bout de la route nationale 5 et de la station d’essence jusqu’à El Hassi. Il en est de même pour le rond-point d’Ain Trick. Le gravissime phénomène s’est amplifié au point de provoquer la colère chez les riverains et usagers de la route. Pour certains, le coupable tout désigné est la commune de Sétif, qui n’aurait pas fait son travail d’entretien et de réparation de l’éclairage public. Rencontrés dans la soirée d’avant-hier, dimanche 7 avril, des habitants d’El Hassi s’interrogent : « Perdurant depuis un certain temps, une telle situation est anormale, sachant que l’actuelle équipe communale ne lésine pas en matière de prise en charge de l’éclairage public fonctionnant avec du LED ». Courroucés par ces actes malveillants dépassant le « vandalisme » des biens publics, les responsables de la commune de Sétif, faisant de leur mieux pour redorer le blason du cadre de vie de la cité, s’indignent et dénoncent. « Des bandes spécialisées dans le vol de cuivre ne mesurent pas la gravité de leur forfait et le tort fait à la collectivité. En détournant des quantités de câbles en cuivre, les maraudeurs plongent dans l’ornière les habitants de certains quartiers de la ville et les usagers de la route. Conséquences, les pillards ont non seulement occasionné des coupures de courant mais grevé la trésorerie de la municipalité. Suite aux innombrables actes de sabotage, les pertes de la commune se chiffrent annuellement entre 20 et 30 millions de dinars », nous confie en préambule le vice-président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) du chef-lieu de wilaya chargé du technique et du développement, Hani Boudjemline. Ne cachant pas son indignation, l’élu martèle : « Portant atteinte aux biens et deniers publics, ces méfaits ont atteint un seuil intolérable. En volant les câbles du rond-point d’Ain Trick, les auteurs de ce crime ont dépassé les limites. Les services techniques de l’APC, qui n’avaient même pas procédé à la réception définitive de l’opération de réhabilitation du câble d’un tronçon de la route nationale 75, du rond-point de la première zone industrielle jusqu’au rond-point d’Ain trick, reviennent à la case de départ puisque les voleurs récidivent. Le préjudice financier est énorme. La municipalité ne perd pas moins de huit millions de dinars, partis en fumée. Vous avez raison d’aborder cette situation épineuse pour que nos concitoyens connaissent le fond du problème et les tracas rencontrés par la commune, ne ménageant aucun effort en matière de mise à niveau du cadre de vie du citoyen. Je profite de l’opportunité afin de réitérer un appel aux habitants et usagers de la route, les invitant à signaler toute tentative ou acte de sabotage sur des infrastructures énergétiques », révèle Hani Boudjemline, se disant vivement indigné de ces actes de vandalisme. « Ne restant pas les bras croisés, la commune a déposé plusieurs plaintes contre X, lesquelles devraient aboutir tôt ou tard », précise l’élu n’ayant pas tort. D’autant que les différentes équipes de la Sûreté de wilaya de Sétif ont, à plusieurs reprises, démantelé nombre de bandes de voleurs du cuivre. Le dernier grand coup de filet est à l’actif des éléments de police de la daïra d’Amoucha, qui avaient mis fin, en décembre 2024, aux activités d’une dangereuse association de malfaiteurs et saisi 80 mètres de cuivre et 82,2 kilos de câbles de protection. Le receleur, ayant reconnu avoir acheté quatre quintaux de câbles, a été lui aussi mis hors d’état de nuire.
Kamel Beniaiche
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