Le 50e sommet du G7, qui se tiendra du 13 au 15 juin prochain en Italie, pays assurant actuellement la présidence tournante du groupement informel des principales puissances économiques, pourrait donner lieu à un événement de grande importance pour l’Afrique. Selon l’agence de presse Reuters, qui cite des sources italiennes, Rome envisage sérieusement de convier l’Algérie à ce rendez-vous, dans le cadre de réunions dites d’information. En plus de l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Kenya et des représentants de l’Union Africaine (UA) sont également annoncés. L’Italie avait annoncé en janvier dernier que le développement de l’Afrique sera un thème central du prochain sommet de ce forum, au même titre que la lutte contre les dangers présentés par l’intelligence artificielle. Depuis sa prise de fonction fin 2022, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a fait du développement du continent africain un élément important de sa politique étrangère. Ce n’est pas la première fois que le G7 s’intéresse à l’Afrique. Lors du 45e sommet accueilli par la France en août 2019, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Burkina Faso, le Rwanda et l’Égypte avaient été conviés. De toute évidence, les pays africains sont considérés comme les « marchés de demain » par le « club des riches », même si cette réalité est nuancée par des formules diplomatiques, incluant le thème d’un « partenariat renouvelé, d’égal à égal », avec un « continent d’avenir ». Il est à souligner qu’en 2005 déjà, le 31e sommet du G8, avant le retrait de la Russie, qui avait rejoint le Club à l’occasion du 24e sommet, s’était engagé à procurer à l’Afrique une aide au développement supplémentaire de 25 milliards de dollars. Trois ans plus tard, un panel constitué à cet effet, présidé par Kofi Annan, avait constaté que l’engagement pris en 2005 n’a pas été tenu. Mais que cache l’intérêt porté par les membres du G7 aux pays africains, notamment les pays de l’Afrique du Nord ? La question est-elle sensible au point d’obliger la source qui a donné l’information à requérir l’anonymat ? La Première ministre italienne, qui a déclaré que le développement de l’Afrique serait au programme des discussions, s’est abstenue d’évoquer deux des problématiques majeures soulevées par les pays membres de l’Union Européenne (UE) : les migrations et l’énergie, qui représentent en réalité les principales préoccupations de l’UE à l’égard de l’Afrique du Nord. Il est à rappeler que l’Algérie est aujourd’hui le premier fournisseur de gaz naturel à l’Italie et l’Espagne. En ce qui concerne la « lutte contre l’immigration clandestine », l’UE, qui a signé des accords avec la Tunisie, l’Égypte, la Mauritanie et la Libye pour lutter contre ce phénomène, dont les origines sont multiples, envisagerait de conclure des accords similaires avec l’Algérie et le Maroc. Ce dernier pays a fait de l’immigration clandestine un moyen de chantage contre l’Espagne !
Mohamed M.
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