La cause sahraouie ne sera pas occultée par l’opération d’extermination déclenchée il y a plus de six mois par l’entité sioniste à Ghaza, comme l’espère sournoisement le Makhzen. Bien au contraire, elle est toujours d’actualité, sous l’intitulé d’une question de décolonisation, malgré les tentatives marocaines visant à l’intégrer à un plan d’autonomie, rejeté par le front Polisario. Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu hier mardi une session de consultation, à huis clos, sur la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum. Le représentant spécial et chef de la Minurso, Alexandre Ivanko et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staphane De Mistura, étaient présents à la réunion. Au même moment, Abdelmadjid Tebboune recevait le président sahraoui, en lui accordant une audience conformément au protocole réservé aux chefs d’État. En ce qui concerne la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, quelles que soient les résolutions qui en sortiront, la pression internationale ne tombera pas, le Maroc sera toujours interpellé à se plier au droit international, en permettant au peuple sahraoui de décider librement et souverainement de son destin, via la tenue d’un référendum d’autodétermination. Ce n’est certainement pas le soutien de la Belgique au plan d’autonomie conçu par Rabat qui va bouleverser la donne. Dans un communiqué sanctionnant les entretiens entre le Premier ministre belge et le chef du gouvernement marocain, la Belgique a en effet appuyé l’initiative, la considérant comme « un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour une solution acceptée par les parties ». Quoi qu’il en soit, le Maroc, qui avait paraphé le principe d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental en 1991, ne pourra en aucun cas appliquer sa « loi » en dehors du cadre fixé par l’ONU et l’OUA. Le 26 février dernier, à l’issue des entretiens à Rabat entre le chef de la diplomatie française et son homologue marocain, la France a exprimé par la voix de son ministre, son soutien « clair et constant » au plan marocain d’autonomie. « Le Sahara est un enjeu existentiel pour le Maroc et la France le sait », avait déclaré le ministre français des Affaires étrangères. Pendant ce temps, le pillage en règle du phosphate du Sahara occidental se poursuit en toute illégalité, avec l’appui de certaines puissances occidentales. Si le Maroc détient aujourd’hui plus de 30 % des parts du marché mondial du phosphate, c’est grâce à l’exploitation des ressources du Sahara occidental. Ce à quoi s’oppose le front Polisario, qui compte sur le soutien de nombreux pays et organisations internationales.
M. M.
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