Programmé depuis longtemps et finalement repris par les autorités concernées, l’agrandissement du port d’Annaba du côté de la cité Seybouse semble, d’après ses résidents, avoir pris un bon départ. Des sondages de la future darse ont été entamés et les futures limites de ce port, destiné à accueillir les chalutiers et autres petits métiers de pêche, sont en cours de délimitation. La cité Seybouse, l’une des plus anciennes de la ville d’Annaba, pourra sans doute sortir du marasme dans lequel ses habitants vivaient. Située à cinquante centimètres au-dessous du niveau de la mer, elle était sujette à des inondations désastreuses ainsi qu’au rejet des eaux usées. Les futurs quais serviront de barrière pour les eaux de la Grande Bleue. L’ancien lit de l’Oued Seybouse qui côtoyait le village et qui se terminait par l’embouchure appelée à l’époque « La Pointe » permettait aux pêcheurs de récolter une grande variété de poissons. Toutefois, cette embouchure très poissonneuse a disparu avec le détournement de l’oued vers la cité de Sidi Salem. Les anciens habitants de l’ancien Joanonville regrettent que les autorités de l’époque aient décidé de les priver de cette manne qui leur permettait de passer d’agréables moments en bordure de mer, mais surtout de ramasser une grande quantité de fruits de mer tels que les haricots de mer, les praires ou les clovisses. C’était également le point de départ des pêcheurs de « cochons de mer », poissons très prisés par les habitants d’Annaba. « Joanou » vit toujours sous le danger de cette conduite aérienne d’ammoniac qui défigure l’ancien village, autrefois appelé par les colons « Petit Paris ».
Ahmed Chabi
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