Près de 10.000 femmes ont été tuées à Ghaza depuis le 7 octobre 2023. Durant les six mois, un enfant est blessé ou meurt toutes les 10 minutes, ont prévenu avant-hier les agences de l’ONU, sur fond d’une répression sans précédent en Cisjordanie et d’inquiétudes concernant une escalade régionale du conflit suite à la riposte iranienne contre Israël. Au moins 462 palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des militaires ou des colons israéliens depuis le mois d’octobre, selon l’Autorité palestinienne. La Cisjordanie, où vivent plus de 2 millions de Palestiniens, au moins 115 enfants auraient été tuées et des milliers d’autres, obligés de fuir. « 33 797 personnes auraient été tuées, dont 14 500 enfants et 9 560 femmes. Plus de 76 000 personnes auraient été blessées, dont 12 300 enfants. Des milliers d’autres sont portées disparues et seraient probablement sous les décombres. Les femmes et les enfants représentent 70 % des victimes », indiquent les mêmes sources. « Les survivants, eux, vivent un exode sans fin. Ils sont 1,7 million à avoir fui, plusieurs fois, le nord et le centre, à la recherche d’un refuge vers le sud, notamment à Rafah. Mais en réalité, à Ghaza, aucun endroit n’est sûr. Tout a été détruit, soulignent les agences onusiennes. « Dans le sud désormais surpeuplé, les familles déplacées vivent un dénuement total. Sans eau, sans nourriture, sans médicaments : les conditions de vie sont indescriptibles », dénoncent des activistes humanitaires. « Ce portrait déjà tragique s’assombrit au fur et à mesure que la faim s’installe à Ghaza. Selon l’IPC, organisme mondial d’analyse de l’insécurité alimentaire, 95 % de la population est au bord de la famine. Et déjà plus de 10 enfants sont morts de faim ces dernières semaines », affirment de nombreuses ONG. Selon les Nations Unies, plus des deux tiers de la population du nord de la bande de Ghaza souffrent de la faim et la poursuite du conflit pourrait réduire à la famine l’ensemble de l’enclave palestinienne. « La semaine dernière, les Sionistes ont bloqué 420 camions d’aide alimentaire au point de passage de Rafah », affirme Vincent Stehli, directeur des opérations d’Action contre la faim. Israël avait pourtant affirmé quelques jours plus tôt laisser entrer davantage de convois humanitaires dans la bande de Ghaza à la suite des pressions de son allié américain, début avril. Les ONG présentes sur place ne notent, pour l’instant, « aucune amélioration de la situation ». « Les images et les récits sont sans équivoque. Les enfants sont les premières victimes. Et pour les survivants, une vie bouleversée à jamais. Ils sont confrontés à la violence la plus extrême, à des scènes d’horreurs, à la perte de leurs proches. Des états de traumatismes profonds qui affectent leur développement et leur avenir », notent les experts de l’Unicef.
M.M/Ag
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