Chaque année, l’Algérie célèbre le Mois du patrimoine à partir du 18 avril qui coïncide avec la Journée internationale des monuments et des sites, jusqu’au 18 mai qui correspond à la Journée internationale des musées. Le thème de cette année, « patrimoine culturel et gestion des risques liés aux calamités naturelles », vise à souligner l’importance des musées en tant qu’institutions éducatives dynamiques favorisant la découverte et la compréhension culturelle ainsi que la préservation des monuments et des sites archéologiques. Une célébration enrichissante et éclairante et une occasion pour la direction de la Culture de la wilaya de Souk-Ahras d’organiser des événements, des expositions et des programmes éducatifs centrés sur le thème, en soulignant la contribution inestimable du patrimoine matériel et immatériel à la société. Trente jours, donc, de partage des connaissances, où l’innovation s’allie à la tradition sur un territoire qui regorge de vestiges millénaires. Et c’est d’innovation pour cette année 2024, que le directeur de la Culture de cette wilaya, Youssef Brihi, a parlé en proclamant l’ouverture officielle de ce mois de partage des connaissances. La cérémonie s’est déroulée, jeudi 18 avril, dans l’enceinte du théâtre antique de Madaure, en présence du secrétaire général de la wilaya, des autorités civiles et des représentants des associations culturelles locales. Le ton de cette première journée a été donné avec une représentation de chant malouf, exécutée en plein air par les membres de la troupe de l’association Ichbilia de musique andalouse, qui ont subjugué l’assistance. La place a été ensuite cédée au théâtre avec une petite, mais ô combien agréable prestation des acteurs de la troupe artistique Jil Jedid, menée par le comédien Zoheir Atrous. Ils ont interprété, à même les gradins du théâtre romain, une saynète sur la vie et le parcours du romancier de l’antiquité Apulée de Madaure, illustre enfant de la ville où il naquit en l’an 84 de notre ère et qui est reconnu universellement comme étant le premier romancier de l’humanité, notamment avec son immense œuvre « Les métamorphoses ». Auparavant, les invités de la direction de la Culture ont eu droit à une visite guidée à travers les ruines du site de Madaure, berceau de la plus vieille université de l’histoire. Des explications ont été fournies au secrétaire général de la wilaya et aux officiels qui l’accompagnaient sur l’importance des 108 hectares de ruines encore en friche de la cité, située à 50 kilomètres de Thagaste (Souk-Ahras) et qui fut successivement numide, romaine, vandale et byzantine. Le docteur Brahim Bourahli de l’université d’Alger, présent sur les lieux aux côtés de l’universitaire et historien Mohamed Benyezza, a fait un bref exposé sur ce qui a été fait jusqu’ici en matière de fouilles archéologiques sur à peine une infime partie du site de M’daourouch. Ce scientifique a révélé qu’au cours des 30 années qu’il a consacrées personnellement à ses recherches sur Madaure, il a fait des découvertes très intéressantes, affirmant qu’il est impératif d’y poursuivre inlassablement les fouilles. Il est utile de signaler, pour rester dans le cadre du thème principal de ce Mois du patrimoine, que la direction de la Culture de Souk-Ahras a programmé deux conférences débats ouvertes au public, l’une le samedi 4 mai à Madaure l’autre le samedi 18 mai dans l’enceinte du non moins important site de Thubursicum Numidarum, aujourd’hui Khemissa, commune de la wilaya de Souk-Ahras, ville natale du célèbre opposant militaire à l’occupant romain, Tacfarinas.
Ahmed Allia
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