La scène politique sort progressivement de son engourdissement post Hirak et connait, depuis l’annonce de l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, un regain d’animation. Les états-majors des partis qui comptent être du rendez-vous enchainent réunions et consultations en interne, pour arrêter la forme qu’ils comptent donner à leur participation. Le RND semble donner encore du temps au temps pour trouver la martingale pour sa participation. En creux des propos de son secrétaire général, hier à Oran, on comprend que le parti est plutôt partisan d’une coalition pour porter un candidat, plutôt qu’une candidature interne. « Le RND, conformément au principe de consensus responsable, prôné lors de son dernier congrès et émanant de sa conviction que l’Algérie est construite par tous et protégée par tous, surtout à la lumière des contextes régionaux et internationaux actuels, est ouvert à l’examen de toute démarche débouchant sur une coalition ou à un consensus en relation avec les prochaines élections présidentielles », a-t-il lancé à la tribune de la salle omnisport d’Es Senia, lors d’un meeting politique. Et de poursuivre sa prise de parole en expliquant la quête d’une coalition, en place et lieu d’une candidature interne au parti, est dictée par le contexte géopolitique, qui exige la coalition des forces politiques dans des groupements politiques forts, pour faire bloc face aux menaces visibles et audibles qui pèsent aujourd’hui sur notre pays, mettant en péril sa stabilité et sa sécurité. « En tant que force politique consciente de l’ampleur des menaces qui ciblent l’Algérie, le RND est prêt à contribuer au succès des prochaines élections présidentielles, en mobilisant toutes ses forces et tous ses acteurs, notamment les militants, les élus, les dirigeants et les sympathisants, afin de concrétiser cette démarche, car il s’agit d’une étape extrêmement importante pour préserver les acquis », plaide le chef du RND. Le même intervenant a souligné que son parti devra fixer les étapes pratiques concernant les prochaines élections présidentielles, à travers la décision qui sera prise par le Conseil national du parti, lors de sa session extraordinaire, qui « se tiendra ultérieurement », appelant au « renforcement et au confortement de la cohésion nationale, surtout dans ces circonstances géopolitiques régionales et internationales qui enregistrent des fluctuations, des mutations et des conflits ». Par ailleurs, le Secrétaire général a appelé tous les acteurs politiques nationaux, la société civile et la jeunesse, à persévérer dans leurs efforts de mobilisation, afin de « faire avorter toutes menaces qui guettent l’Algérie sur les plans interne et externe » et à « œuvrer au succès des prochaines élections présidentielles, car leur succès est considéré comme “la plus grande gifle” adressée à ses ennemis et à toutes les voix et forces hostiles à l’Algérie », a-t-il estimé. Et de souligner que le RND « considère le bilan politique, économique, social et diplomatique obtenu par l’État, au cours des quatre dernières années, comme positif et contribue à la stabilité et au développement de l’Algérie ». Pour rappel, lors de la présidentielle du 12 décembre 2019, le RND avait présenté son propre candidat, en la personne de son secrétaire général, Azzedine Mihoubi, arrivé finalement en quatrième position derrière Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bengrina et l’ancien président du parti El Moustakbel, Abdélaziz Bélaid, qui a choisi de se retirer de la scène politique à l’issue du congrès qui a décidé de changer de braquet. Tout porte à croire, selon les bruits et chuchotements dans les milieux médiatiques, que la direction du RND travaillerait actuellement à la mise en place d’une coalition qui serait composée, des RND, FLN, Al Binaa et El Moustakbel, des partis qui composent, avec les Indépendants, l’actuelle coalition parlementaire.
H. Khellifi
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