L’ambiance est délétère à la mouhafada du FLN de la wilaya de Sétif. Le torchon brûle entre une grande partie des militants, des élus et le président de la commission transitoire. Contesté, ce dernier fait face à une importante fronde. Il se retrouve désormais coincé entre le marteau et l’enclume, sachant que la majorité demande son départ. Contenue à l’intérieur de la structure des semaines durant, la crise déborde et s’étale sur la voie publique. Ainsi, les langues de plusieurs militants se délient. Certains se sont rapprochés de notre rédaction : « Ces deux dernières années, on a gardé le silence pour l’intérêt du FLN transformé en une chasse gardée. La patience a des limites. Le moment est venu pour tout déballer et dénoncer les abus et les dépassements. Le président de la commission transitoire a dépassé les bornes. Il est inadmissible que des Présidents d’assemblées populaires communales (P/APC, NDLR) — des militants de longue date soient persona non grata au niveau de leur propre Kasma, “squattée” par des intrus parachutés de formations politiques microscopiques. La pensée unique et les décisions individuelles n’ont plus lieu d’être au FLN ou à la mouhafada de Sétif. Celle-ci a tant souffert des coups bas, des divisions, du beniamisme et du régionalisme. Après avoir perdu sa place au comité central, l’actuel mouhafad s’entremêle les pinceaux. En plus de la base, 19 P/APC sur les 23 demandent le changement et l’installation d’une nouvelle direction en mesure de remettre de l’ordre dans la maison. Nous profitons de l’opportunité pour dénoncer les menaces et les intimidations. » soulignent en préambule nos interlocuteurs : « On ne peut plus travailler avec une personne qui a fait le vide autour d’elle. On n’en veut plus des intrus et des parachutés. Le FLN, qui a été l’autre principale victime de la Issaba devrait renouer avec ses valeurs, retrouver son lustre d’antan et sa place de première formation politique du pays. Nous sommes fiers d’être les enfants de novembre et des alliés solides des institutions de la République. La majorité qui a signé la pétition et énuméré en détail les fautes attend avec impatience la venue de la commission d’enquête diligentée par le secrétaire général, ne restant pas insensible à nos doléances et revendications légitimes. Nous attendons ce moment pour divulguer certaines choses. » Maugréent des Flnistes, obligés, disent-ils, de briser le mur du silence. Dans un souci d’objectivité, nous avons pris attache avec l’actuel Président de la commission transitoire, lequel a bien voulu nous donner sa version des faits : « Le 27 mars dernier, la direction politique du parti nous demande à travers l’instruction No3 de réunir les élus pour préparer les prochaines échéances. Hormis quelques élus, dont des députés et certains P/APC, plus de 60 % des élus ont le plus normalement du monde assisté à la rencontre. Les photos le prouvent. À ma grande surprise, on fait circuler une pétition demandant ma destitution. Les prochaines élections sénatoriales qui avancent à grandes enjambées donnent des idées à ces gens. Je m’explique mal de tels agissements. »
Kamel Beniaiche
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