Les trois chefs d’Etats d’Algérie, de Tunisie et de Libye vont se rencontrer demain à Tunis pour concrétiser la nouvelle alliance nord-africaine. C’est ce qu’annoncent des médias tunisiens .Comme prévu lors d’une rencontre tripartite tenue à Alger en mars dernier, Abdelmadjid Tebboune et Mohamed El-Menfi vont se retrouver autour du président tunisien, Kaïes Saied, à Tunis pour aborder des questions d’intérêt commun. Il s’agit avant tout de définir les contours de cette nouvelle alliance qui devra remplacer, au moins temporairement, l’Union maghrébine moribonde. Une première réunion entre les trois chefs d’Etats s’est tenue en Algérie en mars dernier. Pour le président Abdelmadjid Tebboune, il était « anormal » qu’il existe des regroupements régionaux comme la CEDEAO (la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) mais rien au Maghreb. « Notre démarche est motivée par le vide existant actuellement au niveau régional », se justifie Abdelmadjid Tebboune. « Il y a un accord pour créer une entité, pas contre un des pays de l’Union du Maghreb arabe. Nous allons essayer de nous unir et de coordonner sur certains sujets. », a encore précisé le président de la République. Pour le chef de l’Etat, cette nouvelle entité devait viser l’absence d’action de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Créée en 1988 lors du sommet de Zeralda puis officialisée lors d’une rencontre à Marrakech l’année suivante entre les chefs d’Etat du Maroc, d’Algérie, de Mauritanie, de Libye et de Tunisie, ce regroupement de pays n’a fonctionné que durant quelques années avant de sombrer dans un coma profond à cause de problèmes existants entre les pays membres. Un secrétariat général a été créé, tout comme un parlement maghrébin. Mais cela n’a pas résisté à la réalité du terrain : entre les pays de la région, notamment entre l’Algérie et le Maroc, le courant ne passait pas. Durant les années 1990, les Marocains soutenaient même les groupes armés terroristes activant en Algérie. Puis, à la suite des attentats de Marrakech en 1994, les deux pays ont fermé leurs frontières communes et ont imposé les visas. Cette mesure a été supprimée en 2010, mais les frontières demeurent fermées. En 2021, l’Algérie a décidé de couper carrément les relations avec son voisin de l’Ouest.Malgré cela, Abdelmadjid Tebboune a dit espérer que le Maroc fasse partie de cette nouvelle alliance. « Pour commencer, nous avons entrepris d’organiser des rencontres, sans exclure personne. Nous allons essayer de nous unir et de coordonner sur certains sujets. Il y a un accord pour créer une entité, pas contre un des pays de l’UMA (Union du Maghreb arabe) », a-t-il insisté. A propos du Maroc précisément, Abdelmadjid Tebboune a assuré que « la porte reste ouverte à nos voisins de l’Ouest », mais, souligne-t-il, « ils ont fait d’autres choix sans nous consulter », citant en exemple la volonté du royaume de rejoindre la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO). « Ils sont libres mais nous estimons qu’il y a certaines questions qui nous intéressent ensemble, d’autant plus que nos problèmes sont presque les mêmes », a-t-il expliqué. Les trois chefs d’Etats devront également inviter le président mauritanien, qui n’a pas assisté à la récente rencontre d’Alger.
Akli Ouali
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