Qui est Emad Chenouda et que représente-t-il ? Celui-là même qui, à quelques heures du match USM Alger-RS Berkane, avait autorisé le club marocain à porter les maillots floqués d’une carte du royaume intégrant, en violation des chartes de l’ONU et de l’Union Africaine (UA), le territoire du Sahara occidental. Certes ce n’était qu’un avis non officiel, mais qui implique d’une manière directe la Confédération Africaine de Football (CAF), dont il est le responsable des compétitions. En un mot, il s’agit d’une marionnette, dont le fil attaché aux pattes est entre les mains du Marocain Faouzi Lekjaâ, 2e vice-président de la CAF. Le maillot en question, retrouvé dans les bagages de l’équipe marocaine à son arrivée vendredi à Alger, a été confisqué par les Douanes algériennes. L’Algérie, qui à l’instar de nombreux pays, ne reconnait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, soutient publiquement et politiquement le droit des Sahraouis à l’autodétermination, a usé de son droit des plus légitimes en exigeant des Marocains d’opter pour un maillot conforme aux règlements de la FIFA. « L’équipement ne doit présenter aucun slogan, inscription ou image à caractère politique, religieux ou personnel. Les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber de slogans, messages ou images à caractère politique, religieux, personnel ou publicitaire sur leurs sous-vêtements, autres que le logo du fabricant. En cas d’infraction, le joueur et/ou l’équipe sera sanctionné par l’organisateur de la compétition, par la fédération nationale, ou par la FIFA ». Les dirigeants marocains, qui auraient pu éviter cet imbroglio conçu par des individus de mauvaise foi, dont l’actuel président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et véritable instigateur de ce scénario provocateur, avaient l’intention de présenter leur équipe sur le terrain avec le maillot affichant le mythe d’un Sahara marocain. Ils voulaient reléguer l’aspect sportif, au profit de l’aspect politique, dans un contexte exacerbé. Lekjaâ aura démontré qu’il était capable de se servir cyniquement du club qu’il a lui-même présidé de 2009 à 2019. Club de sa ville natale de surcroit, pour plaire à ses maitres du Makhzen. Pourtant les Algériens ont tout fait pour maintenir l’événement dans un cadre sportif et amical, allant jusqu’à autoriser la formation marocaine à rallier Alger à bord d’un vol direct depuis Berkane, alors que l’espace aérien algérien est fermé aux vols en provenance du Maroc. Il s’agit d’un « sale coup », ni plus ni moins et d’une véritable conspiration mise en échec par les Douanes algériennes. Une manœuvre qui en dit long sur les prédispositions des dirigeants marocains à aller le plus loin possible dans leur hostilité à l’encontre de l’Algérie. Ils n’ont pas hésité à instrumentaliser la RS Berkane à des fins extra-sportives, alors que l’équipe marocaine avait toutes ses chances, autant que l’USMA d’accéder à une finale continentale dans les règles de l’art. Nul doute que les Marocains vont rééditer le coup des maillots durant le match retour, quelle que soit l’issue du match aller, poussant l’USM Alger à se retirer de la compétition. Mais à quoi sert la CAF si ses décisions contredisent les résolutions de l’UA, qui considère la République sahraouie comme un État membre à part entière ?
Mohamed Mebarki
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