La wilaya de Mila a organisé avant-hier, samedi 20 avril, une journée de sensibilisation des agriculteurs à l’importance du recensement agricole national prévu du 19 mai au 17 juillet 2024. Plus de 3.000 agriculteurs et éleveurs de toute la région de Mila ont participé aux travaux de cette journée, abrités dans les deux salles de conférences de la wilaya. Les intervenants qui se sont relayés à la tribune ont tous qualifié le recensement agricole que les pouvoirs publics, sous l’instigation du chef de l’Etat, comptent réaliser à la fin du premier semestre de cette année, d’opération « stratégique » et « d’outil d’élaboration des politiques agricoles nationales ». Sakhri El Hadi, représentant du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a, en effet, insisté sur le caractère stratégique de l’opération. « Le recensement agricole revêt une importance capitale dans l’élaboration de la politique agricole nationale et la mise en place des projections de développement du secteur », a-t-il souligné. Sakhri a, dans ce sens, appelé la communauté locale des agriculteurs et des éleveurs à prendre l’opération très au sérieux et à communiquer aux recenseurs qui seront chargés de la collecte des information tous les détails, avec précision et sans déformation. « On a besoin de statistiques réelles et précises. C’est sur la base des données recueillies auprès des agriculteurs et des éleveurs que seront construites les politiques et les stratégies futures de l’Etat dans ce domaine particulièrement important », a-t-il dit. L’orateur rappelle les déficits enregistrés actuellement dans le marché mondial des céréales à cause des tensions et conflits régionaux et précise : « Quand l’Etat dispose d’indices et de chiffres véridiques sur le patrimoine agricole national, il peut alors, selon le cas, prévoir ou pas d’importer des céréales ou des denrées alimentaires. Donc pour aider l’Etat à mieux gérer ses capacités et ses ressources en devises, on doit réussir ce troisième recensement agricole, en y collaborant pleinement, d’une part, et en fournissant des chiffres réels et précis aux agents du secteurs désignés à la collecte des informations, d’autre part ». L’orateur a, par ailleurs, évoqué la campagne moisson-battage qui se profile. Il a notamment insisté sur l’impératif de bien la préparer pour éviter tout désagrément. « Les agriculteurs doivent préparer soigneusement la campagne de moisson-battage en prenant les mesures nécessaires pour se prémunir des risques d’incendies et renforcer, par la même, l’offre nationale en céréales sur le marché interne et participer à la réduction de la facture des importations », a-t-il indiqué. Pour sa part, la directrice des Impôts, Souad Bouasria, a rassuré les agriculteurs en expliquant qu’aucune charge fiscale ne sera appliquée à ceux qui participeront à cette opération. « Les déclarations des biens par les agriculteurs ne seront soumises à aucune forme de fiscalité qui soit. La direction des Impôts est plutôt là pour vous rappeler toutes les facilités et les exonérations fiscales décidées à votre profit », dira-t-elle. La locutrice citera, dans ce sens, les facilités accordées aux agriculteurs en matière de subventions, de crédits bancaires et l’annulation du cachet industriel (donc imposable) des élevages avicoles et des lapins. « Ces élevages étaient considérés comme industriels et étaient imposables. Depuis 2021, ils sont classés ‘’activités agricoles’’ et ne sont plus soumis aux impôts », a-t-elle dit. Le wali de Mila, Mustapha Koreich, a, lors de son intervention à l’ouverture des travaux de cette journée, encouragé les agriculteurs à collaborer avec les recenseurs et fournir des chiffres fiables afin de permettre à l’Etat d’élaborer des stratégies de développement efficaces. « Si vous fournissez des chiffres réels, et c’est ce que l’Etat attend de vous, les plans nationaux de développement seront crédibles. Dans le cas contraire, vous auriez induit tout le monde dans l’erreur et les résultats seront aussi erronés que les statistiques que vous auriez fournies.
Kamel B.
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