L’association El Nibras culturel de Sétif a organisé, samedi 20 avril, à la salle de conférences de la maison de la culture Houari Boumediene, une cérémonie de célébration de la Journée nationale du savoir. Elle a élaboré, en étroite collaboration avec le bureau des activités culturelles de l’Assemblée Populaire Communale (APC) du chef-lieu de la wilaya, un programme riche et varié. La première partie de la cérémonie a été marquée par une conférence intitulée : « L’enseignement durant la période coloniale – la dimension humanitaire et pédagogique dans l’expérience de Jacqueline Guerroudj (1919-2015) », présentée par Dr. Mohamed Bensaou de l’université Mohamed Lamine Debaghine. Cette conférence a retracé le parcours de cette brillante élève de Simone de Beauvoir à Rouen, ainsi que son engagement pour l’indépendance de l’Algérie et sa contribution à l’enseignement de plusieurs générations depuis son premier poste d’institutrice dans la région de Tlemcen. Jacqueline Guerroudj a eu l’occasion de vivre de près les réalités de la vie, les difficultés, les répressions et la misère rencontrées par les familles algériennes dans ces petits « douars », éloignés de tout, surtout de la « civilisation » française, avant d’être expulsée vers la France. Il est à rappeler qu’elle s’est ensuite engagée dans les rangs des combattants pour la libération, puis dans le Front de Libération Nationale (FLN). Pour la deuxième partie de la célébration, l’association a choisi de mettre à l’honneur une figure emblématique de l’éducation nationale à Sétif, en la personne de Tayeb Senoussaoui (Abdelkader). Le réalisateur Tarek Mousli a présenté un film documentaire retraçant le parcours de cet éducateur au parcours qualifié d’« atypique », né à Sétif le 28 janvier 1941 et qui est devenu l’un des piliers du secteur de l’éducation et de la formation pour des centaines de professeurs dans toute la région. Ayant obtenu son baccalauréat durant la première année de l’indépendance, Tayeb Senoussaoui a été élève au lycée franco-musulman de Constantine, puis étudiant à l’institut national des langues arabes de l’université d’Alger, aux côtés notamment de l’ancienne ministre Zhour Ounissi et du défunt ancien ambassadeur Abdelkader Hadjar. Bilingue accompli, il a laissé une empreinte indélébile parmi ses élèves, d’abord au lycée Mohamed Kérouani, puis à l’institut technologique d’enseignement où il a formé plusieurs générations de professeurs d’enseignement moyen et d’instituteurs. Les témoignages des invités à cette cérémonie, parmi lesquels figuraient d’anciens élèves et amis, l’ont profondément touché. Pour le chef de file des organisateurs et président de l’association, Nabil Guendouci, « il ne s’agit pas seulement de rendre homamge à celui qui a formé des générations d’enseignants, mais c’est aussi un devoir visant à témoigner de la considération qu’il mérite en tant qu’éducateur hors pair ». La clôture de la cérémonie a été marquée par la participation de plusieurs poètes de Sétif, qui se sont succédé devant l’assistance pour réciter des poèmes abordant diverses thématiques en lien avec la Journée du savoir.
F. S.
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