Les élus locaux ont mobilisé d’énormes moyens humains et matériels pour permettre aux milliers de touristes issus de divers horizons de passer un agréable séjour à Hammam Debagh, commune distante d’une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya de Guelma. À cet égard, des ouvriers sont à pied d’œuvre afin d’accueillir dans des conditions idoines les visiteurs inconditionnels de cette région, qui jouit d’une renommée incontestable. Ils s’attellent à balayer les rues, élaguer les arbres, badigeonner les murs et troncs d’arbres, et fleurir les espaces verts et les inestimables sites enchanteurs des stations thermales des secteurs privé et public. La région de Hammam Debagh ne désemplit pas à longueur d’année, et particulièrement durant la période printanière. Le complexe thermal de Chellala, qui dispose d’un hôtel de 80 chambres et 180 bungalows entièrement équipés, affiche toujours complet. Des curistes issus des quatre coins du pays y sont hébergés et restaurés pendant trois semaines afin de bénéficier d’une cure dispensée par des équipes médicales spécialisées dans diverses pathologies d’ordre dermique, gynécologique, rhumatismale et autres. Des investisseurs avisés ont érigé des stations thermales et des complexes touristiques pour répondre à une forte demande de touristes nationaux et étrangers. Les visiteurs qui débarquent chaque jour dans des bus, fourgonnettes aménagées, taxis et véhicules particuliers prennent un bain réparateur et s’adonnent à une randonnée dans la ville. Indéniablement, c’est la majestueuse cascade où se déversent des eaux chaudes qui attire le maximum de badauds, immortalisant l’événement à l’aide de smartphones et d’appareils photo. Des familles qui se frayent un chemin dans un site clôturé et protégé après avoir déboursé le droit d’entrée ont le privilège d’admirer l’eau bouillante avoisinant les 97°C, qui sort des entrailles de la terre dans un décor impressionnant. D’aucuns plongent pendant quelques minutes des œufs frais dans de petites rigoles pour les déguster durs ou à la coque. Les autochtones se font un plaisir de guider les vagues de touristes à qui ils racontent une fameuse légende concernant le cortège nuptial maudit et pétrifié suite à une colère divine. Selon les narrateurs, il avait été célébré un mariage inceste unissant un frère à sa sœur et toute la procession nuptiale a été statufiée dans ce site. Les guides s’évertuent à montrer les pierres figées représentant le couple maudit, le cadi qui a procédé à cette union, les parents, les voisins et les invités. Pour justifier cette légende, ils rappellent que Hammam Debagh s’appelait dans un passé récent Hammam Meskhoutine, à savoir le « bain des damnés ».
Hamid Baali
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