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Sécurité alimentaire et ressources en eau : L’après-pétrole pointe à l’horizon

À un moment où le stress hydrique, qui couvre désormais l’ensemble de l’Afrique du Nord en plus des régions sahéliennes, menace de bouleverser les politiques économiques et sociales, l’idée d’exploiter les eaux de la nappe albienne et l’intérêt que suscite cette ressource vitale est plus que jamais d’actualité. Déjà en 2005, l’Algérie, la Tunisie et la Libye avaient décidé de mettre en place un mécanisme de gestion concertée de leurs ressources en eaux profondes, à travers un projet de l’Observatoire du Sahel et du Sahara (OSS), organisme international œuvrant dans la lutte contre la désertification et la pauvreté en Afrique. Lors des travaux de la 13e session de la grande commission mixte algéro-libyenne, tenue en février 2010, la question des réserves en eau que renferme le système aquifère du Sahara septentrional, d’une capacité de 40.000 milliards de m³ selon des estimations, a été abordée. Récemment, le vice-président libyen, Moussa Al Koni, a proposé de mettre en place une commission paritaire pour l’exploitation des eaux souterraines partagées avec l’Algérie et la Tunisie. La demande a été formulée lors de son intervention à la Conférence des Nations-Unis sur l’eau, tenue à New York. Hier mercredi, l’Algérie, la Tunisie et la Libye ont signé un accord portant création d’un mécanisme de concertation sur la gestion des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. L’accord a été signé par le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati et le vice-ministre libyen des Ressources en eaux, Mohammed Faraj Qunidi. L’accord prolonge les recommandations émises par les dirigeants de l’Algérie, la Tunisie et la Libye, lors de la première réunion consultative tenue lundi à Tunis et visant la mise en place de « mécanismes pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional et d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays ». Il faut savoir que les points d’eau du Sahara sont de deux sortes : les nappes albiennes terminales des régions d’El Ménéa, Adrar et In Salah, dont l’exploitation est abordable, et la nappe intercalaire, qui s’étend sur une superficie de 7.000 km² et englobe, outre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Cette nappe, dont il est ici question, contient aujourd’hui des eaux profondes et chaudes, qui sont exploitées par la Libye depuis 1991. Il convient de signaler que les trois pays se sont mis d’accord pour la création d’un « groupe de travail conjoint, chargé d’élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d’envergure dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que d’autres projets et programmes de coopération, visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays ».

Mohamed M.

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