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Transports en commun à Annaba  : Un secteur synonyme de misère

Après les accidents de circulation à répétition signalés à Annaba depuis quelques temps, impliquant souvent les bus de transport public et les taxis de service, le problème des transports en commun se pose plus que jamais dans la quatrième ville du pays. Que ce soit en matière de qualité de service et des moyens roulant mis en circulation, ou en termes de prise en charge de la couverture des dessertes. Autant de talons d’Achille auxquelles il faut remédier dans les meilleurs délais. En effet, le transport en commun, premier secteur touché par la libération, n’a connu à Annaba qu’une relative amélioration malgré un nombre gargantuesque de véhicules constituant le parc roulant de la Coquette. Quant à la prestation de service public, elle laisse à désirer. La médiocrité, conséquence de la vétusté des véhicules de transport, semble être acceptée par tous et s’érige en sorte de « culture », fort prisée par des patrons qui chaque soir se rassemblent aux stations de bus, faisant montre d’un comportement peu civique. En effet, une anarchie totale caractérise, depuis plusieurs années, ce secteur, touchant aussi bien les lignes urbaines que suburbaines. Jugeant le secteur, beaucoup d’Annabis sont intimement convaincus que « le transport public collectif et semi-collectif est devenu synonyme de misère. » Absence flagrante de coordination entre les intervenants, manque d’hygiène et de salubrité, surcharge du nombre de passagers obligatoire, non-respect des arrêts de bus et encore moins des horaires de départ et d’arrivée, sont autant de maux qui sapent le moral des citoyens, tels des métastases d’un secteur on ne peut plus vital. À cela, il faut ajouter les désagréments engendrés par les gaz d’échappement dégagés par des bus brinquebalants et de taxis ayant plus de trente années de service. De plus, les différentes stations de bus sont devenues une sorte de « bouillon de culture », de vecteurs de maladies respiratoires, olfactives et optiques. Ce constat, alarmant et amer, n’échappe en réalité ni aux autorités locales, ni aux élus, ni aux concernés, à savoir les usagers, qui subissent à leur corps défendant ces « services » causés par la passivité des uns, le laxisme des autres, l’appât du gain, l’avidité de certains et « agrémentés » de l’indifférence et de la négligence générale. Si cependant le parc de transport est jugé assez conséquent, il n’en demeure pas moins que la majorité des moyens de transport en commun mis en circulation (taxis collectifs, bus, minibus et fourgonnettes aménagées), constitue un bric-à-brac hétéroclite et hybride, d’une laideur repoussante, frappant de plein fouet l’harmonie de la ville. On ne manque pas de se poser la question sur les normes et critères validant la mise en circulation de tels véhicules, véritables corbillards, surtout ceux importés après avoir été reformés par les lois de leur pays d’origines, qui en plus ont été largement amortis par leur premier exploitant, puis doublement amortis à leur exportation, en sus des problèmes qu’ils trainent avec eux, dont leur obsolescence et les nuisances de toutes sortes qu’ils causent. Reste à savoir qui est le « dindon de la farce », dans tout cet embrouillamini ?  

B. Salah-Eddine

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