La Fédération Algérienne de Football (FAF) a décidé de s’adresser au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Juridiction internationale théoriquement indépendante des institutions sportives, le TAS a son siège à Lausanne, en Suisse. La démarche était attendue, après que la Confédération Africaine de Football (CAF) ait pris fait et cause pour l’équipe marocaine de la RS Berkane, contre l’USM Alger. Accompagné de cinq avocats de diverses nationalités, le président de l’instance fédérale s’est rendu avant-hier jeudi à Lausanne. La veille, la CAF, entièrement acquise au lobby marocain, dirigé par Faouzi Lekjaâ, qui s’est donné comme objectif d’écarter, par tous les moyens, l’Algérie des prochaines compétitions internationales, en tirant profit de ses positions à la CAF et à la FIFA, grâce à des ramifications souterraines tissées à l’abri des lois et de la légalité, avait sanctionné l’USMA, en annonçant la défaite sur tapis vert par 3 buts à 0 du club algérien. La commission d’organisation des compétitions, qui s’est réunie mercredi dernier, a rendu son verdict sans mentionner les textes sur lesquels elle s’est basée pour prendre sa décision. Il est à rappeler que ce sont les Marocains qui avaient refusé d’entrer sur le terrain, exigeant de jouer avec les maillots floqués d’une carte du Maroc annexant le Sahara occidental, saisis à leur arrivée à l’aéroport d’Alger. Les Algériens leur ont pourtant assuré des maillots de substitution, portant l’emblème de leur pays et le sigle de leur club. Les Marocains insistaient, sans rien savoir, pour porter des maillots floqués d’une carte géographique intégrant un pays membre à part entière de l’Union africaine et les Algériens s’y opposaient. Ils ont justifié leur attitude par les règlements de l’instance sportive africaine, notamment les articles 59 et 60, qui précisent que « tout message de nature politique ou autre est interdit sur tous les articles d’équipement mentionnés dans ce chapitre… tout comme la publicité du sponsor, de même que tout message de nature politique ou autres sont interdits… ». L’article 50 de la charte olympique du Comité International Olympique (CIO), dans son alinéa 2, interdit toute démonstration ou propagande politique, religieuse ou raciale. La CAF est certes une organisation sportive supposée être apolitique, toutefois, elle est tenue à prendre des décisions qui ne contredisent pas l’Union africaine de manière aussi flagrante et scandaleuse. L’UEFA ne commettrait pas une telle distorsion. Si cette dernière a admis en son sein l’État d’Israël, cette admission est conforme à la politique de la majorité écrasante des pays membres de l’Union européenne. La CAF est-elle manipulable à ce point ? De son côté, l’Algérie a-t-elle perdu toute influence au sein de cette instance ? Quoi qu’il en soit, c’est le triomphe du « jeu » de coulisses, qui relègue encore une fois l’application stricte des textes et des lois.
Mohamed Mebarki
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