L’armée israélienne s’apprête à entrer dans Rafah où sont réfugiés près d’un million et demi de Palestiniens dans des conditions extrêmement pénibles. Depuis quelques jours, les préparatifs de ce que les médias occidentaux désignent prosaïquement d’offensive terrestre s’accélèrent ; et tout indique que Tel Aviv ne va pas tarder à donner son feu vert à une opération aux conséquences incalculables sur tous les plans. Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, l’Etat sioniste se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès. « L’évacuation pourrait s’étaler sur deux à trois à semaines et serait co-pilotée par les Etats-Unis, l’Egypte et d’autres pays arabes ». Au début du mois d’avril, Jamie McGoldrick, alors haut responsable humanitaire de l’ONU à Jérusalem, avait indiqué qu’une invasion israélienne de Rafah pourrait forcer des centaines de milliers de personnes à tenter de fuir vers le nord. « Un voyage risqué à travers des routes bombardées et jonchées de munitions non explosées ». L’Etat sioniste qui ne risque pas de se mettre à dos les puissances occidentales et certains pays du Golfe, même si ceux-ci ont exprimé timidement leurs craintes d’un bain de sang à Rafah, semble décidé à aller jusqu’au bout de sa logique dévastatrice. Il faut relever qu’au moment où le président américain s’est dit « profondément inquiet » si les Israéliens venaient à attaquer Rafah, cela n’a pas empêché Washington de débloquer 26 milliards de dollars d’aide à Tel Aviv, tout en continuant à fournir des armes et munitions à l’armée israélienne. La révolte qui s’est emparée des universités américaines contre le génocide à Ghaza ne semble pas inquiéter outre mesure La Maison Blanche qu’aucune partie ne pourrait contraindre à relativiser son soutien à Israël, qui poursuit le processus d’extermination, « malgré l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, et en dépit du fait qu’il soit poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide ». Hier, le ministère de la Santé établi à Ghaza a annoncé que le bilan des victimes était passé à « 34 356 martyrs et 77 368 blessés », depuis le 7 octobre 2023. La même source a déclaré au 203ème jour du génocide que l’armée israélienne a commis 5 massacres ; qui ont fait 51 morts et 75 blessés hospitalisés au cours des dernières 24 heures ; soulignant qu’ « un certain nombre de victimes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et les ambulances et les équipes de la défense civile ne peuvent pas les atteindre ».
M.M
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