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Élection présidentielle : Les démocrates en rangs dispersés

À quatre mois de l’élection présidentielle, le courant démocratique et laïc part en rangs dispersés. Au début mars, la présidence de la République n’a pas encore annoncé l’avancement de l’élection présidentielle à septembre, mais Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP) avait déjà annoncé son intention de briguer la présidence de la République. L’ancienne magistrate, devenue avocate, avait ouvert une brèche pour une candidature unique de son camp politique pour la présidentielle de 2024. « Je le dis solennellement : si une candidature peut avoir une chance de remporter l’élection, je cède ma place et je renonce à ma candidature », avait-elle promis. Plus de deux mois plus tard, elle a dû constater que cette éventualité ne se concrétisera pas. Pire, le courant démocratique, qui ne s’est jamais mis d’accord sur une figure par le passé, part une nouvelle fois en rangs dispersés. Deuxième personnage à se lancer dans la course à la présidentielle, Belkacem Sahli se réclame, lui aussi, du courant démocratique et républicain. Il est vrai que contrairement à la présidente de l’UCP, le secrétaire général de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR) a pris soin de s’entourer d’autres sigles de partis politiques peu médiatisés. Une demi-douzaine de ces formations politiques a ainsi créé la coalition pour la stabilité et les réformes, appuyant la candidature de Sahli. Pourtant, cet ancien ministre délégué de Bouteflika avait lui aussi lancé un appel solennel pour une candidature commune des démocrates. A-t-il proposé cela aux autres formations politiques ? « Je n’ai rien reçu », a par exemple assuré le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, il y a quelques semaines. Le même sentiment est partagé au sein du RCD. Ces deux formations de la mouvance démocratique n’ont pas encore pris de décision définitive. « Malheureusement et pour des raisons incompréhensibles, le débat public n’est jusqu’à présent toujours pas entamé. Les médias publics et privés sont inanimés et la société politique encore en hibernation », s’est désolé Jil Jadid, qui ne perd toutefois pas espoir, puisqu’il dit lancer une « consultation » au niveau de ses instances et même avec d’autres formations politiques, avant de trancher définitivement la question lors d’une réunion du Conseil national fin mai prochain. Pour sa part, le Parti des Travailleurs a décidé de présenter un candidat lors de cette élection présidentielle, pour des raisons liées « à la situation du pays » et « les menaces extérieures » qui planent sur celui-ci. Si le nom du candidat PT n’est pas encore connu, Louisa Hanoune, qui est en train de sillonner le pays et de consulter les bases de son parti, sera probablement candidate pour la quatrième fois de sa carrière politique. Elle et les autres devront, en revanche, attendre que leurs dossiers soient complétés, notamment par les parrainages exigés par la loi. Ce n’est qu’à ce moment-là que les candidatures deviendront officielles.

Akli Ouali

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