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Secteurs de la culture et du tourisme : Les élus de Guelma dressent un tableau noir

La première session ordinaire de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) de Guelma de l’exercice 2024 s’est tenue, le mercredi 24 et jeudi 25 avril, avec comme ordre du jour les secteurs de la culture, du tourisme, de l’agriculture et du commerce. Les débats sur le dossier combiné de la culture et du tourisme ont été houleux entre élus et membres de l’exécutif, sachant le tableau relativement « noir » brossé par la commission compétente.

Les nombreux intervenants ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer la situation « peu reluisante », selon eux, de ces deux secteurs, au regard des atouts archéologiques et naturels dont recèle la wilaya, soulignant unanimement un manque à gagner dans ce domaine. Tour à tour, les élus se sont désolés de l’intérêt « approximatif » des instances compétentes, notamment en ce qui concerne les sites archéologiques classés et les équipements culturels. Ils ont regretté la dégradation flagrante de certains de ces derniers, tant ils sont livrés à l’abandon, font-ils remarquer. Ils ont évoqué, à ce propos, la ville antique de Thibillis, le théâtre romain, le théâtre de plein air de Khezaras, Ksar El Ghoula, les dolmens, et les grottes de Hammam Meskoutine, la piscine romaine de Hammam Berdaa, le cimetière romain de Roknia et le mémorial de Houari Boumedienne. Ils ont mis l’accent sur la nécessité de valoriser tous ces repères historiques pour une éventuelle classification nationale, non sans revendiquer le développement du réseau routier les desservant pour faciliter leur accès aux touristes et, pourquoi pas, leur ouverture à l’investissement dans le but de les rendre plus attractifs. L’intervenante Louisa Zendaoui a demandé la levée du gel sur six projets de réhabilitation d’équipements culturels, sachant que des crédits importants viennent d’être accordés à la wilaya pour ce secteur. La wali, Houria Aggoune, a déclaré à ce propos : « C’est vraiment scandaleux de savoir que malgré son prestigieux héritage historique, particulièrement le théâtre romain qui est classé deuxième à l’échelle mondiale, notre wilaya puisse rester à la traîne par rapport à ses homologues de l’est du pays » Assia Redjimi s’est fendue, pour sa part, de cette réflexion : « Selon ce qui a été rapporté sur le sujet par la commission des affaires sociales, on ne peut pas s’alarmer de la situation. Cette dernière n’est peut-être pas catastrophique mais elle demande un examen sérieux. Je suggère que tous ces repères historiques et archéologiques soient pris en charge par les hautes instances du pays pour que ceux qui ne figurent pas sur la liste de l’Unesco y soient classés. Ceci permettrait de renforcer le soutien financier nécessaire pour leur réhabilitation. D’autre part, je demande à ce que soit dédié au théâtre romain un festival national sous le nom antique de Calama ». Évoquant le secteur du tourisme, elle ajoutera : « Il importe de dynamiser les agences locales de façon à vulgariser le mieux possible les atouts de la wilaya à l’échelle nationale pour attirer le maximum de visiteurs ». A l’issue des travaux, la commission a émis une liste de recommandations. Celles-ci incluent la programmation d’un musée régional, l’étude et le suivi du projet de la bibliothèque centrale, du théâtre de plein air et du théâtre romain, ainsi que l’étude, la réalisation et l’équipement de deux bibliothèques publiques, l’une à Oued Zenati et l’autre à Bouchegouf. On a également suggéré l’inscription du projet de réalisation du théâtre de plein air, la réhabilitation de la maison de culture Abdelmadjid Chaffai, la mise en place d’éclairage, de gardiennage et de caméras de surveillance pour clôturer le site de Thiibillis, l’amélioration des prestations des services de la culture et du tourisme, l’assainissement des sites archéologiques par les services municipaux et la dotation du théâtre régional d’un poste électrique supplémentaire. La commission a réclamé, en outre, l’implantation d’aires de jeux dans les sites archéologiques, la réalisation d’un musée ouvert au mémorial de Houari Boumedienne avec la mise en place de structures bénévoles de gestion, la création d’un office de wilaya pour dynamiser l’action des associations à caractère culturel, la coordination entre les différents organismes pour la protection des vestiges du passé et la réhabilitation du théâtre de plein air de Khezaras.

Hamid Fraga

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