En coordination avec la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Les Ziban, la direction régionale du Commerce et de la Promotion des exportations de Batna a organisé hier, lundi 29 avril, au complexe thermal Sidi Yahia de Biskra, un atelier régional sur l’exportation des dattes. L’objectif était de dévoiler les mesures et les dispositions mis en place pour augmenter les exportations hors hydrocarbures et de permettre aux opérateurs économiques, activant dans la filière datte, d’exposer leurs préoccupations et d’identifier les obstacles qu’ils subissent dans le cadre de leurs activités respectives, a-t-on relevé. Les travaux ont porté sur les trois axes du transport, des relations avec les banques et le financement des opérations d’exportation et des procédures douanières et des assurances auxquelles sont soumis tous les exportateurs et notamment ceux spécialisés en dattes. En sus des producteurs, des conditionneurs et des exportateurs de dattes de plusieurs wilaya de l’est et du sud du pays, cette rencontre a réuni les représentants de la wilaya de Biskra, des banques, des assurances, des confédérations patronales et des directeurs des CCI et du port DjenDjen (Jijel), lequel s’avère être au diapason des besoins de ses clients. Pour leur part, les exportateurs de dattes n’ont pas manqué l’occasion pour étaler un éventail d’obstacles obérant leur activité. Ces difficultés sont liées, entre autres, au transport de leurs marchandises via les ports d’Oran, de Skikda, d’Alger et de Jijel où manquent des contenairs frigorifiques et où les délais d’attente dépasseraient les limites pour un produit périssable tel que la datte. Ils ont également abordé la réglementation sur le change de devises et les procédures bancaires, l’accès au foncier industriel et les documents de propriétés et d’exploitation, sans lesquels ils ne peuvent investir des marchés internationaux, notamment le marché des produits biologiques. La difficulté de dénicher une main-œuvre permanente et qualifiée, les méandres administratives procédurales pour bénéficier du fonds spécial d’aide aux exportateurs les soutenant à hauteur de 50 % des frais de transport et enfin l’absence d’avion-cargo de Biskra vers l’Europe, l’Asie et les pays africains ont été évoquées, entre autres points de crispation, par les intervenants. « En application des orientations du président de la République et des directives du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, nous œuvrons pour augmenter notablement les exportations algériennes hors-hydrocarbures. Selon un plan d’action tracé en collaboration avec nos partenaires, nous travaillons à développer les exportations de céramique de Batna, les produits parapharmaceutiques de Constantine et les dattes de Biskra. Ce premier atelier organisé à Biskra concernant la filière-datte vise à recueillir les préoccupations et les remarques de tous les intervenants et acteurs de ce riche créneau agricole. L’objectif est de booster les exportations de dattes et de placer durablement ce produit sur les marchés internationaux. L’Algérie est le troisième producteur mondial de dattes et le septième exportateur. Nous pouvons conforter et améliorer notre position. Le slogan de cette rencontre est : « La datte algérienne ; fierté nationale et locomotive des exportations », et nous espérons qu’elle sera couronnée par des recommandations qui seront transmises aux autorités compétentes », a confié Mohamed Serdoune, directeur régional du Commerce. En marge de cette journée d’étude, des producteurs et des exportateurs de dattes, de ciment, de matériels industriels d’unités de conditionnement, venus de onze wilayas, ont animé une exposition de leurs produits, laquelle a été agrémentée par des représentations de groupes folkloriques et de séances de dégustation. « Cette initiative est de bon augure. Elle nous a permis d’exposer nos difficultés et aussi nos ambitions. Il y a certes des embûches et des anicroches dans l’exportation des dattes mais avec la volonté et la participation de tous, celles-ci sont surmontables pourvu que nos suggestions et nos cris d’alarme soient écoutés et pris en compte par les décideurs nationaux », a souligné Nassim Benbrahim, gérant de la société « NB Export ». En porte-voix de ses homologues, ce jeune investisseur a salué l’organisation d’une telle rencontre technique « qui s’est avérée utile et encourageante à plus d’un titre », a-t-il conclu.
Hafedh Moussaoui
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