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Ils revendiquent une place dans l’enseignement supérieur : L’appel de détresse des post-gradués salariés à Souk-Ahras

Las de ne pas voir leur doléance liée au recrutement direct prise en considération par les pouvoirs publics, trois représentants des quelques 91 titulaires de doctorat et de magister salariés dans la wilaya de Souk-Ahras se sont adressés à notre journal pour lancer un appel aux plus hautes instances du pays, afin que justice leur soit rendue.

Joignant ainsi leur voix à celles des 8.128 post-gradués recensés au niveau national et qui sont actuellement sous-employés dans les secteurs public et privé, Malek Belaabidi, Karima Heramza et Leila Kerfouh revendiquent le droit, pour eux-mêmes et leurs camarades, d’intégrer des postes au sein de l’université, au vu de la formation académique qu’ils ont suivie et des diplômes qu’ils détiennent. Les protestataires déplorent le fait que le recrutement au sein de l’université n’a jusque-là concerné que les candidats non-salariés, et ceux-là exclusivement, alors que la plupart des 8.128 diplômés cités sont contraints et forcés d’assumer des tâches très en deçà de leurs capacités réelles, souvent à des postes qui n’ont rien à voir avec leur formation fondamentale. Ils donnent à titre d’exemple le cas de cette trentenaire titulaire d’un doctorat en information et en sciences de la communication, qui se morfond, depuis bientôt quatre ans, derrière un guichet de l’état civil de la commune de Souk-Ahras, ou encore celui d’une autre de leurs camarades, qui a obtenu le prestigieux diplôme de docteur en lettres arabes et qui occupe le poste d’enseignant stagiaire dans une école primaire dans une commune isolée. Selon nos interlocuteurs, ce genre d’incompatibilités est de plus en plus constaté un peu partout à travers le pays, autant dans les services de l’administration qu’au sein d’autres secteurs publics d’activité et entreprises. « Dans la majeure partie des cas, on se retrouve dans des situations davantage malheureuses que risibles, où le détenteur de magister ou de doctorat salarié est placé sous les ordres d’une personne qui n’a aucun diplôme », regrette encore l’un des représentants des contestataires. « Nous nous battons pour la reconnaissance du droit au recrutement direct aux titulaires des diplômes de doctorat et de magister et la levée du gel des opérations de recrutement décidé en 2014 », insiste Karima Heramla. Ceci en rappelant que l’université a plus que jamais besoin d’enseignants qualifiés et que les post-gradués « délaissés » peuvent contribuer, à eux seuls, à l’excellence scientifique grâce à leur cursus et à l’expérience qu’ils ont acquise au fil des années dans le domaine du monde du travail et des relations humaines. Elle révèle que selon les statistiques réalisées par la coordination des titulaires de doctorat et de magister salariés, le véritable nombre de postes d’enseignants encore vacants au sein de nos universités ne saurait dépasser les 10.000, alors que le ministère de tutelle peut disposer de 8.128 postulants potentiels pour arriver à assurer un encadrement décent et normatif, à raison d’un professeur par groupe de 18 à 20. Avant de conclure, les représentants des post-gradués émettent le vœu que leur cri de détresse soit entendu par toutes les autorités du pays et qu’il leur soit enfin permis de mettre la main à la construction de leur pays en faisant progresser l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

Ahmed Allia

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