En visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Biskra, les lundi 29 et mardi 30 avril, Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, a prôné l’intégration du secteur de l’agroalimentaire dans le tissu industriel. Ceci permettra « de bonifier la production agricole et d’en tirer d’importantes plus-values, avec à la clé la création de postes d’emploi, la mise à la portée des consommateurs des produits alimentaires de qualité et de pénétrer des marchés internationaux », a-t-il argumenté.
Insistant sur la nécessité de jeter des ponts solides entre ces deux secteurs, il a suggéré de créer un institut de production de semences adaptée au climat local et aux conditions édaphiques du sud et de soutenir les investisseurs désirant activer dans la transformation et le conditionnement industriels des produits agricoles où la wilaya de Biskra se distingue par des performances exceptionnelles. « Outre sa vocation essentiellement agricole, Biskra est appelée à un réveil industriel car il y a des produits agricoles de base qui sont de la matière première valorisable par leur introduction dans le secteur industriel. En application des orientations du président de la République, il est demandé à tous les investisseurs de s’inscrire dans cette perspective économique et industrielle », a-t-il souligné. Avant d’entamer son périple à travers le territoire de la wilaya, le ministre a assisté à un exposé sur le secteur industriel local présenté par le wali et le directeur de l’Industrie. Il a assisté, en outre, à la distribution d’autorisations d’exploitation et d’actes de jouissance à des investisseurs et des chefs d’entreprise dont les dossiers étaient bloqués depuis des années pour différentes raisons. A la zone industrielle de Biskra, il a déploré que les gestionnaires de cette aire, accueillant plus de cinquante grandes entreprises, enregistrent des chiffres de rentabilité très en deçà de la norme et des attentes. A l’unité de tissage et finissage de Biskra (TIFIB), gérée par le groupe public l’Algérienne des textiles (TEXALG) dont les caisses ont été dernièrement renflouées par l’État afin de lui permettre d’acquérir de la matière première et d’honorer les salaires de ses employés, le ministre a exhorté les travailleurs à redoubler d’efforts pour sortir cette entreprise des ornières de la sous-productivité. A Sidi Okba, il s’est enquis du taux d’avancement des travaux de réalisation d’un immense complexe avicole, prévu pour entrer en production avant la fin de l’année en cours, d’une capacité d’abattage de 100.000 poulets par jour et qui dégagera 700 postes d’emplois directs et 1.800 indirects, selon la fiche technique. Au second jour de cette visite, la délégation ministérielle s’est rendue dans la commune de Branis pour s’enquérir des conditions de travail, du processus de production et des performances de la cimenterie « SPA Biskra Ciment ». Employant 1.250 travailleurs et détenant cinq pour cent du marché, celles-ci produit une gamme de types de ciment de qualité supérieure et de Klinker qu’elle exporte vers des pays européens et africains, a-t-on appris. Dans la commune d’El Kantara, Ali Aoun a été invité à suivre la chaine de production d’eau minérale d’une usine mettant en bouteille 36.000 unités par jour et employant 170 travailleurs. Dans la commune de Zeribet El Oued, il a rendu visite à une autre unité de fabrication de pâtes alimentaires et de couscous ayant une capacité de 270.000 kilos par jour et assurant 1.500 postes de travail dont 834 emplois fixes. Le ministre a conclu sa tournée par la visite d’une biscuiterie qui produit plus de 1.000 kilos par heure et qui emploie 300 travailleurs. A chacune de ces haltes vers des unités industrielles relevant de son secteur, Ali Aoun s’est longuement entretenu avec les directeurs et les gérants pour s’enquérir de leurs difficultés, du type d’investissement, de la charge salariale, des taux de rentabilité et des profits, des moyens de pérenniser leurs entreprises et des mécanismes à adopter pour pénétrer le monde de l’exportation. « Vous avez tous suivi les péripéties qui ont marqué le secteur pharmaceutique de la production d’insuline. Après un combat de longue haleine commencé en 2006, l’Algérie produit ce médicament nécessaire à plus de quatre millions de malades et elle en exporte désormais en dépit du fait qu’il est extrêmement difficile de rentrer dans ce marché tenu par de puissants groupes internationaux. Biskra a les capacités de devenir un véritable pôle industriel au vu de son potentiel et des facilités accordées aux investisseurs dans la loi sur l’investissement », a estimé le ministre. Celui-ci n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction d’avoir constaté que la région des Ziban était dans « élan industriel prometteur bien que le prorata des petites et moyennes industries par nombre d’habitants est encore très faible par rapport aux normes mondiales admises », a-t-il confié.
Hafedh Moussaoui
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