Selon le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, la crainte d’une invasion terrestre dans la ville de Rafah, située à l’extrême sud de la bande de Ghaza, qui accueille actuellement des centaines de milliers de déplacés civils palestiniens, suscitait une profonde anxiété, « car la question que tout le monde se pose est de savoir si oui ou non, il y aura une offensive militaire ». Philippe Lazzarini a indiqué qu’aucun ordre d’évacuation de Rafah n’avait encore été donné par Israël, dans la perspective d’une probable offensive militaire. « Les gens n’ont pas encore été appelés à évacuer Rafah, mais on a le sentiment que si aucun accord n’est conclu cette semaine, cela peut se produire à tout moment », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Genève. « Mes collègues sur le terrain décrivent également un état de traumatisme constant parmi la population ghazaouie ». C’est d’ailleurs dans ce contexte de psychose que le Premier ministre israélien a affirmé mardi qu’il n’était pas question « d’arrêter la guerre. « L’idée selon laquelle nous arrêterions la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question », a-t-il écrit. « Nous entrerons dans Rafah et y éliminerons les bataillons du Hamas avec ou sans accord », a-t-il dit. S’agissant de la situation nutritionnelle, le chef de l’UNRWA a souligné qu’il y avait « plus de nourriture » disponible sur les marchés. Il a toutefois ajouté que « cela ne signifiait pas que la nourriture était accessible » car il n’y a pas d’argent qui circule. « Et la quantité de nourriture est loin d’être suffisante pour inverser la faim qui s’étend et la famine qui menace », a-t-il affirmé. Pour venir en aide aux populations palestiniennes, l’UNRWA a payé un lourd tribut. Selon son chef, 182 membres de son personnel ont été tués depuis le 7 octobre dernier. Les attaques militaires israéliennes à Gaza ont également endommagé 160 installations de l’agence, tuant au total 400 personnes qui s’abritaient dans les bâtiments, a-t-il ajouté. Il est à signaler que la plupart des pays qui avaient suspendu leur aide à l’UNRWA en raison d’allégations israéliennes de liens avec le Hamas ont repris leur soutien financier. Seuls quatre pays, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Autriche et la Suisse ont maintenu leur suspension.
Synthèse Mohamed M
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