Pour la 17e édition du forum du livre, la bibliothèque centrale de Biskra a convié avant-hier, samedi 4 mai, le penseur, philosophe et écrivain Ahmed Boualem Dellabani à présenter son dernier livre intitulé « Le péché indéfendable de Caïn ; Calvaire à Ghaza et incohérence des philosophes », édité par Dar El Khayal. Dans ce pamphlet de 77 pages, cet auteur, membre de la société de philosophie algérienne, revient sur la situation des Palestiniens, notamment depuis le 7 octobre 2023. Il décortique et dénonce le parti pris de l’intelligentsia et des medias occidentaux en faveur de l’entité sioniste, tout en pointant du doigt la déliquescence et le délabrement des idées et des concepts philosophiques des intellectuels arabes et du monde. « Ceux-ci semblent tétanisés et sous l’emprise de la peur et d’une sidération mortifère les empêchant de s’exprimer et de crier haut et fort leur refus du sort fait à tout un peuple ayant le droit de résister à l’oppression, à la domination et à la colonisation de leurs terres ancestrales », a-t-il jugé. Et d’ajouter : « Nous sommes en présence d’une forfaiture et d’un crime immonde perpétrée contre les habitants de Ghaza qui sont victimes d’une avanie historique et d’agressions barbares validées et adoubées par une armada de philosophes, d’intellectuels et d’intervenants stipendiés pour propager le seul narratif sioniste des événements à travers des medias acquis à la funeste cause et déniant tous droits à une communauté désarmée de civils, laminée par une armée régulière. C’est un crime indéfendable et que personne ne peut couvrir sans en devenir complice ». Devant une assistance essentiellement composée de cadres de la culture et des arts, d’enseignants universitaires, de proches et d’amis de l’orateur, celui-ci a expliqué que son pamphlet était une œuvre épidermique, née d’une colère indicible et élaborée dans l’urgence et le besoin impérieux de crier son dépit de ne constater que la version raciste et coloniale, et cela au détriment de la vérité, du droit et des valeurs humaines qui sont, à son sens, bafouées sans vergogne. « Pour détourner l’attention du public, des philosophes et des analystes sont invités sur les plateaux de télévison pour justifier le recours à des actes génocidaires et évoquer une pseudo-guerre des civilisations et des religions qui n’existent que dans leurs esprits. C’est connu, celui qui paye l’orchestre, choisit la musique. Dans les pays occidentaux et particulièrement en France, des journalistes, des écrivains, des philosophes et mêmes des humoristes et des monologuistes sont poursuivis, bâillonnés, interdits d’expression et accusés d’antisémitisme pour avoir voulu porter une voix discordante et rétablir les faits historiques entourant l’affaire palestinienne, laquelle est avant tout une cause touchant à notre humanisme et aux besoins de respect de la vie et des lois internationales », a-t-il lancé. Rappelant les parcours des Jean-Paul Sartre, Emile Zola, Emmanuelle Todd, de chefs de partis actuels, des étudiants des universités et d’une pléiade d’autres intellectuels qui ont eu et ont le courage de dénoncer les injustices passées et les carnages actuelles à Ghaza, Ahmed Boualem Dellabani a prôné la constitution d’un front international de tous les intellectuels et citoyens pour contrecarrer les funestes desseins d’Israël. A noter que le docteur Lounis Benali de l’université de Béjaïa et le professeur Amine Bentoumi de Batna ont pris part en vidéoconférence aux débats, enrichis par le journaliste et écrivain H’maida Layachi qui était présent à cette rencontre littéraire, fort enrichissante au demeurant. Ce forum du livre a été clôturée par une vente-dédicace de cet opuscule qui est une diatribe contre les philosophes et les penseurs « se faisant complices d’un génocide se déroulant devant nos yeux », a tonné le conférencier, lequel a été longuement applaudi pour la justesse de son analyse et de son discours passionné, a-t-on relevé.
H. Moussaoui
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