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Le seuil d’augmentation des retraites : Regards braqués sur le Conseil des ministres

En « descendant » mercredi 1er mai d’El Mouradia à la place du 1er mai pour assister aux célébrations officielles de la fête internationale du travail, dans les murs de la maison du peuple, le président Tebboune avait dans sa besace une belle surprise pour les travailleurs, qui ne s’attendaient pas à un tel geste en leur faveur. Dans son discours et en primeur pour les représentants des travailleurs conviés à la cérémonie, le chef de l’État s’est fendu d’une annonce qui vaut se pesant de joie, affirmant avoir pris la décision de majorer les pensions de retraite selon un pourcentage qui va de 10 à 15 %, en fonction du montant mensuel perçu par les retraités. Cette annonce était suivie d’une longue ovation dans la salle, debout pour saluer « le cadeau » présidentiel pour la fête internationale des travailleurs. Ovation qui trouvera rapidement son prolongement sur la Toile, avec des mots de satisfaction et de gratitude des retraités à l’égard du Président, dont le geste est d’autant apprécié qu’il intervient dans un moment où le pays n’est pas encore dans une totale embellie financière, même si les réserves en devises sont appréciables. Passée la joie de l’annonce, les retraités ont depuis les oreilles branchées sur El Mouradia, où doit se tenir, aujourd’hui ou demain, le Conseil des ministres décisif, au cours duquel le Premier ministre proposera au président de la République les paliers de majoration des pensions de retraite et leur incidence financière sur les caisses de l’État. Les propositions devraient être actées et validées durant le Conseil, en vue de leur traduction en décret exécutif, car les augmentations seront effectives à partir du mois de mai en cours, avec un possible retard d’un mois ou deux, le temps pour l’administration de la Caisse Nationale des Retraites (CNR) de mettre en place un nouveau logiciel, dans lequel seront intégrées les augmentations octroyées. Dans l’attente fiévreuse de la matérialisation de l’annonce du chef de l’État devant les représentants des travailleurs, dont d’ailleurs les syndicats autonomes, conviés pour une fois à la grand-messe, l’heure est plutôt aux supputations des uns et les avis des autres sur les futurs gains. Les 15 % d’augmentation toucheront quelle tranche ? Du seuil le plus bas à 50.000 dinars ? Pourquoi ne pas monter plus haut jusqu’à 70.000 dinars, préconisent d’autres, considérant 50.000 dinars comme une retraite « dérisoire ». Est-ce que l’augmentation décidée sera cumulée avec la majoration annuelle, qui va de 1 à 5 % ? C’est une autre interrogation que l’on retrouve sous la plume de plusieurs internautes, avec un fond d’angoisse quant au résultat final. Les titulaires de retraites dépassant les 100.000 dinars sont plutôt favorables à la suppression pure et simple de l’Impôt sur le Revenu Global (IRG), un impôt payé proportionnellement au montant de la pension et plus celle-ci sera conséquente, plus l’IRG sera élevé. Mais dans tous les pays du monde, les retraités paient les impôts, rappelle-t-on, expliquant qu’il s’agit pour le retraité de payer les prestations qu’il perçoit de l’état, par exemple le transport et les soins. Tant d’interrogations et supputations qui trouveront prochainement leur réponse lors du Conseil des ministres, qui polarisera sans doute, pour une fois, toute l’attention des retraités, qui en tout état de cause gagneront au change, quel que soit le niveau des augmentations.

H. Khellifi

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