Selon certaines observations, le lycée Moubarek El-Mili pourrait figurer parmi les établissements situés en bas de la liste des résultats du baccalauréat de l’année 2024 dans la wilaya d’Annaba. Cela découle de plusieurs critiques émises par certains parents d’élèves concernant la gestion de l’établissement. En effet, à plus d’un titre, nous avons été approchés par des parents d’élèves et même par des élèves du lycée Moubarek El-Mili. Tous, sans exception, rapportent les mêmes faits, à savoir « l’absentéisme des enseignants, du directeur, ainsi qu’un système de notation arbitraire et chaotique ». Cela aurait commencé en janvier 2024 avec le début du deuxième trimestre. « Si la classe compte moins de cinq élèves, les enseignants notent une absence collective, y compris pour les élèves présents, je précise. C’est arrivé à ma fille plusieurs fois. Elle est inscrite comme étant absente alors qu’elle était en classe, et même quand elle tente de l’expliquer à l’administration, elle se fait ignorer », nous explique une parente d’élève. En conséquence, les élèves « présents » inscrits comme absents sont refoulés aux portes de l’établissement, souvent dès le premier cours, et se retrouvent à attendre l’arrivée d’un parent pour obtenir un bon d’entrée. Un cycle répétitif et souvent quotidien pour plusieurs parents d’élèves. Mais ce n’est pas tout : certains élèves se retrouveraient avec 150, voire 180 heures d’absence non justifiées, alors qu’elles auraient été justifiées par un parent, et ce, en raison de ces mêmes absences collectives enregistrées. Autant de problématiques auxquelles des élèves censés préparer leur baccalauréat font face depuis des mois. Plus d’une fois, des parents d’élèves se seraient organisés pour en discuter avec le directeur de l’établissement. « Dans les rares fois où il est présent, il est indisponible et ne reçoit personne », comme indiqué par plus d’un parent. « Le jour de la remise des bulletins du deuxième trimestre, ils nous ont laissé attendre de 08h30 jusqu’à presque 11h00 avant de nous laisser entrer et attendre encore plus, vu qu’ils ont fait la vérification des bulletins le matin même. Il manquait les bulletins de toute une classe. Nous avons demandé à voir le directeur, mais ce dernier était déjà parti avant l’ouverture des portes », nous expliquent plusieurs parents d’élèves. « Certains parents ont attendu la fin des vacances pour récupérer les bulletins de notes de leurs enfants, moi y compris », a ajouté un parent. Un directeur difficile à saisir, vu le nombre de fois où nous avons visité l’établissement pour le rencontrer pendant les heures de travail, sans le moindre succès. « Une situation désastreuse qui touche particulièrement les classes terminales qui, de manière concrète, sont abandonnées par les enseignants, ignorées par l’administration et délaissées par la direction fantôme d’un établissement scolaire » estime-t-on.
Soufiane Sadouki
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