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Dossier mémoriel : Tebboune : pas de concessions

Saisissant l’opportunité de la commémoration du 79ème anniversaire du 8 mai 1945, Abdelmadjid Tebboune a qualifié d’indescriptibles les massacres commis par l’armée française et les colons à Guelma, Sétif, Kherrata ainsi que dans d’autres villes algériennes. La répression avait atteint alors un « degré extrême de haine et de barbarie », a noté le chef de l’Etat dans son message à cette occasion. Le colonialisme avait commis un génocide et des crimes contre l’humanité, a-t-il rappelé. En adoptant cette date historique comme une journée nationale de la mémoire, l’Algérie tenait à exprimer sa reconnaissance envers les sacrifices consentis par des générations, l’une après l’autre, a souligné le président de la République. « L’intérêt que porte l’Etat à la question de la mémoire se fonde sur la responsabilité nationale de sauvegarder l’héritage des générations et émane de la fierté de la nation de son passé honorable », a-t-il soutenu, avant de souligner que « le dossier de mémoire ne se corrode pas par la prescription ou l’oubli avec l’usure du temps et les années qui passent, et n’accepte ni la compromission, ni le marchandage ». « Le dossier de la mémoire ne saurait faire l’objet de concessions ni de compromis et restera au cœur de nos préoccupations jusqu’à son traitement objectif, audacieux et équitable envers la vérité historique », a-t-il affirmé. Tout en affirmant « être prêt à avancer vers l’avenir dans un climat de confiance », Abdelmadjid Tebboune a estimé que « la crédibilité et le sérieux sont une exigence fondamentale pour compléter les mesures et les efforts liés à ce dossier délicat et sensible ». Ce dossier est d’une importance capitale pour le peuple algérien par tout ce qu’il représente comme luttes et sacrifices. Il a été au menu des discussions entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron lors de la visite effectuée par celui-ci en Algérie en août 2022. Les deux chefs d’Etat avaient convenu à confier le dossier de la mémoire liée à la colonisation française à une commission mixte d’historiens. Cette commission a tenu quatre réunions, dont la première a eu lieu à Constantine le 22 novembre et une autre à Paris le 24 janvier dernier. Les deux autres ont eu lieu par visioconférence. Début février, elle a recommandé d’apposer des plaques dans des lieux de mémoire en France où reposent des Algériens emprisonnés au début de la colonisation. La commission a également réaffirmé les propositions formulées lors de leurs trois précédentes rencontres, dont la restitution d’archives de l’Algérie de l’époque ottomane et celle de biens symboliques ayant appartenu à l’émir Abdelkader, dont son épée et son Coran. Il est à rappeler qu’avant l’annonce des élections présidentielles anticipées, il était prévu que la président de la République effectuerait fin septembre-début octobre une visite d’Etat en France « maintes fois reportée en raison de frictions diplomatiques entre les deux pays, y compris sur le dossier mémoriel ».

Mohamed M

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