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Blocus sous les bombardements : La population de Rafah en danger de mort

L’armée israélienne a fermé le point de passage avec l’Égypte à Rafah, privant plus d’un million et demi de Palestiniens réfugiés dans cette ville, en majorité des femmes et des enfants, de nourriture et d’autres moyens de subsistance. Tenu exclusivement par l’armée israélienne depuis déjà six jours, le passage de Rafah est « verrouillé », ne laissant passer ni les camions d’aide humanitaire ni les personnes, blessées ou civils autorisés à fuir, qui y transitaient jusque-là. Désormais, plus rien ne passe, c’est le blocus total. À l’opposé des déclarations faites par les responsables israéliens, selon lesquels il a été procédé à l’ouverture d’un point de passage pour l’aide humanitaire, des organisations onusiennes et des ONG ont assuré que « tous demeurent bel et bien fermés mettant encore un peu plus en péril la vie des civils sur place ». « C’est fou, les Israéliens ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l’est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base. Dans ces zones de guerre, ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller », a dénoncé Andrea De Domenico, chef du bureau de l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha) dans les territoires palestiniens occupés. « Il n’y a plus de passage depuis trois jours, il n’y a plus de camions qui passent, ce qui veut dire qu’il n’y a plus d’entrée de carburant, de nourriture, de médicaments ou encore d’équipements indispensables à la population de Ghaza », a dénoncé une responsable de Médecins Sans Frontières (MSF), affirmant avoir « des équipes coincées à l’intérieur, des équipes qui ne peuvent pas entrer non plus dans Ghaza. » Et d’ajouter que les bombardements « ne concernent pas que les zones d’évacuation, mais aussi les zones qui ne sont pas sous ordre d’évacuation ». « Israël continue ses crimes pour aggraver la crise et la prolonger, portant délibérément atteinte au système social du peuple palestinien à Ghaza », a expliqué un chercheur palestinien, Emjad Al Sheva, président du Réseau des organisations de la société civile. « L’armée israélienne déplace de force les Palestiniens, détruisant leurs habitations et exacerbant la crise humanitaire », selon lui, deux millions de Palestiniens à Ghaza sont contraints de fuir les attaques israéliennes et font face à de graves défis de subsistance et de santé dans les abris et les camps de réfugiés. Al Sheva a affirmé qu’Israël a intentionnellement tué des familles entières de Palestiniens et effacé leurs traces. Il a en outre souligné que les milliers d’enfants orphelins vivent dans des conditions psychologiques extrêmement traumatisantes. « La catastrophe humanitaire causée par les attaques israéliennes, les bombardements incessants et l’insécurité généralisée ont causé un traumatisme chez tous les enfants », a-t-il indiqué. « Israël poursuit ses crimes pour aggraver la crise et la prolonger, portant délibérément atteinte au système social et psychologique du peuple palestinien à Ghaza », a-t-il souligné. « S’adapter aux conditions actuelles à Ghaza est absolument impossible », a-t-il conclu. Dans le même contexte, les États-Unis jugent vraisemblable qu’Israël ait violé le droit international humanitaire, sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive. Ils continueront ainsi à livrer des armes à ce pays, selon un rapport du département d’État. Le rapport, très attendu et rendu public avant-hier vendredi, indique qu’il est raisonnable d’estimer qu’Israël a utilisé des armes d’une manière incompatible avec le droit international humanitaire et donc la loi américaine, mais que les États-Unis n’ont pas pu parvenir à ce stade à des conclusions définitives, faute d’informations suffisantes !

Mohamed M/AG

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