À quatre mois de l’élection présidentielle de septembre prochain, la classe politique n’arrive toujours pas à se faire entendre, malgré un léger regain d’activité. À moins d’un mois de la convocation du corps électoral, la classe politique semble être tétanisée. Après une première salve née de la déclaration de candidature de certaines personnalités nationales, les partis politiques occupent certes la scène, mais ne produisent pas de discours et ne parviennent pas particulièrement à capter l’attention des Algériens. Le week-end dernier, de nombreuses formations politiques ont en effet organisé des activités. Ainsi, le RCD a organisé le Congrès des femmes progressistes, une section féminine du parti qui a pour mission de faire adhérer plus de femmes au parti. Organisée à Zeralda, cette rencontre a quasiment traité de tout, sauf de l’élection présidentielle. Le RCD n’a pas encore tranché sur la question de sa participation ou non au scrutin de septembre. Même tempo au sein du FFS. Le parti que préside Youcef Aouchiche organise des conférences thématiques et des meetings, mais il n’annoncera sa position par rapport aux présidentielles que la semaine prochaine, à l’issue d’une réunion de son Conseil national. Cette formation politique a déjà lancé une « initiative », destinée à « ouvrir un dialogue inclusif » et cette démarche s’inscrit « au-delà de l’élection présidentielle », insistent ses responsables. Engagé dans l’élection présidentielle, le Parti des Travailleurs (PT) multiplie, lui aussi, les activités. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a animé le week-end passé une rencontre dédiée à la guerre en Palestine. Mais tout porte à croire que le parti n’est pas pressé de désigner son candidat pour l’élection présidentielle de septembre. Hanoune ne cesse d’ailleurs d’attirer l’attention sur les dangers qui guettent notre pays, notamment dans les régions frontalières, reléguant ainsi l’élection présidentielle au second plan. Idem pour le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) dont le chef, Abdelali Hassani Chérif, multiplie les rencontres publiques. À chaque fois, il s’agit quasiment de tous les sujets, sauf celui du scrutin présidentiel, dont le parti islamiste n’a même pas encore donné une position définitive. C’est aussi le cas du FLN et du RND, dont les leaders animent des meetings, mais sans trop de convictions, se limitant à lancer des appels pour « un vote massif » lors de la présidentielle. Ils attendent visiblement la réaction du chef de l’État avant de se prononcer. Seuls deux « camps » savent ce qu’ils font et ont un discours clair : Belkacem Sahli, désormais candidat d’un groupe de partis politiques et Abdelkader Bengrina, chef du Mouvement El Binaa, qui se fait représentant d’une participation massive au scrutin de septembre. Le premier fait campagne pour sa propre personne, croyant à sa bonne étoile, là où le second se contente de « faire campagne » pour son futur candidat ? À côté, la première candidate déclarée à l’élection présidentielle, Zoubida Assoul, tente d’exister, mais elle fait face à un black-out médiatique inexpliqué.
Akli Ouali
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