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Gestion de l’action culturelle : Les langues se délient à Sétif

Après une grande accalmie, les langues se délient du côté de la commune de Sétif où certains éléments des mouvements culturels et élus se mettent à table et pointent du doigt des « dysfonctionnements » et « dépassements ». « Qui ne dit rien consent. La patience a des limites. Il n’est plus possible de passer sous silence la marginalisation des compétences locales.

Ville de culture et d’art par excellence, Sétif, regorgeant de créateurs, se trouve otage du bien vouloir d’une personne faisant la pluie et le beau temps à l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sétif.  L’acte culturel n’est pas l’exclusivité d’un élu profitant de sa position au sein de l’exécutif communal pour imposer son produit, éliminer et dénigrer les travaux des autres. Nous ne parlons pas pour parler. Le programme officiel ‘’concocté’’ par la commune de Sétif montre clairement l’empreinte du vice-président, lequel n’a eu aucune peine à inclure pour la énième fois son documentaire ‘’Kaifa nansa’’, vu et revu ces dernières années. Le choix d’une telle programmation n’est pas fortuit. Comme on n’est jamais bien servi que par soit même, il a bien ‘’travaillé’’ pour diffuser le ‘’réchauffé’’ le 7 mai 2024, en présence des autorités locales et du ministre des Moudjahidine et ayants droit. Désolé, on ne peut être à la fois juge et partie », maugréent plusieurs acteurs du fait culturel de la cité millénaire. Ayant gros sur le cœur, les réclamants qui se sont rapprochés de notre rédaction enfoncent le clou : « Nous lançons un appel au président d’APC pour qu’il mette fin à ces dépassements et permette, le cas échéant, à tous les acteurs du fait culturel sétifien de travailler dans l’intérêt général. Nous pensons que le temps de la « monopolisation » du fait culturel a fait son temps. Il faut libérer les initiatives et laisser les artistes, les comédiens et tous les créateurs de la ville s’exprimer. Au lieu d’ouvrir les portes et encourager les porteurs de projets sérieux, on verrouille, on bureaucratise l’acte culturel. On n’oublie pas les misères faites aux EPIC (Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial) du sport et de la culture. Ce que nous avançons n’est pas un secret à Sétif. Nous souhaiterions que les programmes des festivités du 62ème anniversaire de l’indépendance et du 70ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954 soient établis dans la plus grande transparence. Nous tenons, par contre, à rendre hommage au président d’APC, faisant de son mieux pour donner un grand coup de fouet à l’acte culturel de la ville », précisent nos interlocuteurs. Grinçant eux aussi les dents, des élus de différentes formations politiques approuvent : « On ne peut être otage d’enjeux politiques et partisans. Une fois le seuil de l’hôtel de ville franchi, on enlève la casquette du parti. On se met au service de nos concitoyens. Ce n’est malheureusement pas le cas à Sétif où certains élus venus à la politique par accident veulent imposer leur loi. Le coup de gueule des éléments du mouvement culturel tombe à point nommé. Ce SOS devrait donner à réfléchir au président d’APC pour revoir la composante de l’exécutif communal. D’autant que l’assemblée ne manque pas de compétences en mesure de ramener un plus au mandat. Il faut remettre de l’ordre et les gens à leur place tant qu’il est temps », diront nos interlocuteurs, parmi lesquels figurent des élus de la « majorité ».

Kamel Beniaiche 

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