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Une subvention de 3,5 milliards DA pour pérenniser l’activité : Une véritable bouffée d’oxygène pour l’ENIEM

L’État vient d’octroyer à ENIEM une subvention de 3,5 milliards de dinars, destinée exclusivement à relancer l’activité de cette entreprise publique spécialisée dans l’industrie de l’électroménager, qui n’arrive plus à s’en sortir depuis plusieurs années. Jadis fleuron du secteur industriel public, elle se débat aujourd’hui dans de graves problèmes financiers, menaçant jusqu’à son existence. Avec une baisse drastique de la production, passant de 220.000 appareils par an à 35.000 seulement en 2022, le complexe de Tizi Ouzou cumule une dette de près de cinq milliards de dinars, auprès de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), qui a déjà fait l’objet d’un plan de rééchelonnement depuis 2021. En déplacement à Tizi Ouzou, Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, a instruit les responsables de l’ENIEM d’utiliser la subvention uniquement pour « produire de la valeur », et « garantir la pérennité de l’activité » du complexe. Aoun a opposé une interdiction ferme à toute forme de sponsoring au profit de clubs sportifs ou autres activités pour laquelle l’entreprise pourrait être sollicitée. « Chaque dinar devra être utilisé au profit de l’entreprise », a-t-il insisté. Lors de sa dernière visite dans la wilaya, le 9 août passé, le ministre avait évoqué l’ouverture du capital de l’entreprise, dans le cadre d’un partenariat, qu’il soit national ou étranger, afin de maintenir son activité. Dans une déclaration à la presse, après avoir rencontré les responsables de l’entreprise et les représentants de ses travailleurs, il avait assuré que l’État ne l’abandonnera pas. « Il faut ouvrir le capital parce que les ressources au niveau de l’ENIEM sont limitées », avait-il préconisé, rappelant par la même occasion qu’il « n’y aura pas de privatisation ». « ENIEM connait un endettement structurel qui est quasiment devenu chronique », avait déjà diagnostiqué en 2020 Ferhat Aït Ali Braham, ministre de l’Industrie de l’époque, dénonçant un plan de redressement structurel qui n’est pas parvenu à la tutelle, bien que demandé aux dirigeants de l’entreprise « il y a de cela pratiquement 3 mois », selon ses propos. Il avait par ailleurs laissé entendre que le « plan de redressement » envisagé par l’État était axé essentiellement sur « l’abandon » de certaines filiales, sans dire lesquelles, privilégiant les « produits à fort taux d’intégration ». En 2020, Ferhat Aït Ali Braham avait marqué les esprits en affichant publiquement son étonnement de voir « certains défendre cette société » qui a, selon lui, « dévoré des milliards sans intérêt » ! À l’opposé, Ali Aoun, à qui un plan de redressement a été présenté par les responsables, vient de réitérer la volonté des pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour permettre à la société de sortir la tête de l’eau. En décembre 2022, lors de l’inauguration de la foire de la production algérienne, le président de la République avait rappelé aux exposants que « l’ère du montage en Algérie est révolue » et qu’il était temps pour le pays de « devenir un pays industrialisé ». « Importer des composants des réfrigérateurs et les monter ici en Algérie ne relève pas de l’industrie. C’est de la spéculation », avait-il dit, touchant du doigt une des causes du marasme dans lequel se trouve l’ENIEM, victime d’une concurrence déloyale et sauvage.

Mohamed Mebarki

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