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Noyade des cinq enfants à la plage des Sablettes : Apprenons de nos drames !

« Les Sablettes » : c’est une petite plage au sable fin et aux eaux turquoises, à quelques brassées du port d’Alger. Suite aux travaux d’aménagement et d’embellissement qu’elle a connu ces dernières années, elle est devenue un pôle d’attraction pour les Algérois en besoin de détente et de loisirs. On y vient aussi de différentes wilayas pour faire trempette, jouer dans les manèges, ou bien faire de la marche, en longeant la promenade éponyme. Mais depuis vendredi, un voile de deuil s’est déployé sur les lieux, théâtre d’un drame épouvantable, qui transforme le ressac des vagues en chants funèbres. Cinq gamins d’Aïn Boussif, commune de la wilaya de Médéa, y ont laissé la vie, morts par noyade, alors que deux autres sont toujours en observation médicale à l’hôpital Mustapha Bacha. Le groupe d’élèves, venu en excursion, a passé la journée dans une ambiance de détente. Mais au moment de prendre place dans le bus, sept des leurs manquaient à l’appel. Ils ont voulu profiter d’un dernier plongeon, qui leur aura couté la vie. La disparition de ces enfants, venus de leur lointaine Ain Boussif pour goûter aux délices de la grande bleue, a provoqué l’émoi national. En témoignent les réactions de tristesse, mêlées de sidération, qui ont enflammé la Toile. Le président Tebboune a exprimé sa peine et présenté ses condoléances aux familles sur son compte X (ex-Twitter). Les ministres de l’Intérieur, de la Santé et de la Solidarité ont été dépêchés auprès des familles, pour assister aux funérailles empruntes d’émotion et de douleur. Au lendemain du drame, comme de juste, le procureur de la République du tribunal d’Hussein Dey, dont dépend territorialement la plage des Sablettes, a ouvert une enquête préliminaire et procédé le lendemain à la mise sous mandat de dépôt de pas moins de sept personnes ayant participé à l’organisation de cette excursion funèbre. Il va sans dire que la justice ira au bout des investigations pour identifier les responsabilités, les défaillances et les coupables, qui doivent répondre de leur négligence. Mais ce drame ne doit pas s’arrêter au rôle de la justice, car il doit désormais y avoir un avant et un après « Les Sablettes ». S’agissant de l’organisation des excursions, les choses doivent radicalement changer, pour que plus jamais ce genre de tragédie ne se répète. Il est vrai que les excursions ont toujours fait partie des activités parascolaires pour permettre aux élèves de souffler. Accompagner les élèves dans une excursion est une lourde responsabilité, qui exige à la fois de la conscience, de la compétence, de la pédagogie et du savoir-faire. Des conditions pas souvent réunies et l’on assiste ces derniers temps à la prolifération de ces « sorties scolaires », comme on les appelait autrefois. Bien sûr, il ne s’agit pas de les interdire, encore mois de les bannir, mais il relève du devoir des pouvoirs publics d’être plus vigilants et plus rigoureux dans le choix des personnes autorisées à organiser ces excursions, des destinations, des accompagnateurs, de la sécurité des enfants pendant le voyage (notamment la vitesse du bus), de l’alimentation et de l’ensemble des aspects organisationnels. N’est pas organisateur d’excursions et de voyages qui veut. Si l’organisation d’une excursion peut paraitre comme quelque chose de banal, c’est une tâche compliquée. Les autorités doivent imposer une halte dans cette activité, le temps de mettre en place un protocole rigoureux, où le moindre détail doit être pris en considération. C’est ainsi et pas autrement qu’on évitera d’autres catastrophes. Apprenons de nos drames.

H. Khellifi

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