Abdelhafid Adrad, directeur des retraites de la Caisse Nationale des Retraites (CNR), vient de confirmer, dans une déclaration à la presse, que les augmentations des pensions de retraite se feront en juin, avec effet rétroactif à partir du mois de mai en cours. Le responsable a indiqué que « l’augmentation moyenne des pensions des retraités sera de l’ordre de 3.500 dinars ». En dépit du déficit auquel fait face cette institution publique, chargée de pérenniser les fonctions sociales de l’État, estimé à 380 milliards de dinars en 2023, Adrar a affirmé que la CNR, grâce au soutien des pouvoirs publics, a pu assurer des augmentations totales prévues au profit des retraités, qui ont atteint un total de 170 milliards de dinars, ce qui équivaut à 1,268 milliard de dollars américains. Le même responsable a souligné par la même occasion que le maintien de l’emploi des travailleurs, qui représentaient un demi-million de travailleurs dans la fonction publique, a réduit les répercussions du déficit enregistré par la Caisse. En outre, il a révélé que « 50.000 travailleurs algériens en moyenne seront mis à la retraite chaque année ». Il est à rappeler qu’en 2019, le ministre des Finances de l’époque avait déclaré qu’il « n’était plus possible de compter sur le concours du budget de l’État pour couvrir le déficit de la Caisse nationale des retraites de manière entière et permanente ». Selon Mohamed Loukal, ce déficit pourrait atteindre les 800 milliards de dinars à l’horizon 2021. Aujourd’hui, il semblerait que ce n’est plus le cas, avec l’amélioration des finances publiques. Certes, la situation de la CNR est encore trop fragile, mais les quelque trois millions de retraités ne vivent plus dans l’angoisse permanente. La relance économique et la redynamisation de l’appareil productif pourraient inverser la tendance du déséquilibre structurel aigu de la CNR, qui s’est aggravé, faut-il le souligner, à partir de 2014, et n’a pas fait l’objet d’une prise en charge conséquente de la part des pouvoirs publics durant cette période. Pour de nombreux experts, l’Algérie possède un potentiel énorme, en mesure de préserver la pérennité du système de retraite. L’un d’eux avait estimé que « la population algérienne est dans son ensemble très jeune et que les Algériens âgés de plus de 60 ans ne représentent que 9 % de la population, alors que les dépenses de retraite ne dépassent pas 6 % du PIB ». La décision prise par le président de la République semble conforme à cette conception, dans la mesure où elle prend en compte « l’évolution du niveau de vie », tout en équilibrant « les moyens financiers de l’État ». Abdelmadjid Tebboune a par ailleurs insisté sur la nécessité de définir le niveau des augmentations de manière « progressive » et « approfondie », au moment où il est dévolu aux pouvoirs publics de chercher de nouveaux moyens de financement pour la CNR.
Mohamed Mebarki
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