Une caravane de sensibilisation à l’importance du barrage vert et de la lutte contre la désertification a été lancée avant-hier, mardi 14 mai, dans la wilaya de Batna, en présence de présidents d’associations et de représentants du secteur des forêts des wilayas de Batna, Tébessa, Khenchela et Oum El Bouaghi.
L’initiative est venue en marge d’une journée de sensibilisation sur les risques de la désertification et la nécessité de l’évaluation du suivi du projet du barrage vert, organisée à Batna par l’association de protection et de promotion de l’environnement de la wilaya de Naâma, en coordination avec l’Observatoire National de la Société Civile (ONSC) et du réseau algérien de l’environnement et des changements climatiques. Le président de l’association, Ahmed Bendehou, a indiqué, à cette occasion, que l’idée de la caravane est née suite à une rencontre tenue à Naâma pour la sensibilisation à l’importance du barrage vert et de la lutte contre la désertification et le suivi de la programmation de rencontres régionales sous forme de caravane vers toutes les wilayas concernées par le barrage vert. Ces rencontres régionales s’inscrivent dans le cadre de la préparation de la Journée mondiale de lutte contre la désertification (17 juin) et des efforts de contribution efficace à l’opération de relance du barrage vert, a souligné Bendehou. Ainsi, Ainsi, journée d’étude a été tenue l’institut de l’enseignement professionnel des chouhada Ahmed et Tayeb Benabid du chef-lieu de wilaya, en présence du wali, Mohamed Benmalek, qui a salué l’initiative et a mis l’accent sur les efforts consentis localement pour préserver le couvert forestier. Il a souligné l’importance accordée au barrage vert, qui s’étend à travers 35 communes sur 379.000 hectares, soit 29 % de la superficie de la wilaya. A ce propos, il a déclaré : « Nous attachons une grande importance à la reforestation, en particulier à travers ce type de rencontres académiques qui réunissent des experts, des chercheurs, des spécialistes et tous les acteurs impliqués dans les domaines de l’environnement et de l’agriculture ».
Plusieurs défis à relever
Dans le cadre des projets locaux de lutte contre la désertification, la wilaya de Batna envisage plusieurs initiatives pour l’année 2024, notamment le traitement des zones semi-arides par la plantation d’espèces végétales résistantes à la sécheresse, ainsi que la restauration des parcours. La steppe algérienne, couvrant une superficie totale de 36 millions d’hectares et englobant 24 wilayas, abrite plus de huit millions d’habitants, principalement dépendants de l’élevage ovin et caprin, avec un cheptel avoisinant les 20 millions de têtes. Cependant, le manque de points d’eau reste un problème majeur. La wilaya de Batna, possédant des zones semi-arides, est de plus en plus menacée par la désertification, en particulier dans sa partie sud, aux frontières des wilayas de Biskra et de M’Sila, où sept communes sont particulièrement concernées : Bitam, M’Doukel, Seggana, Tilatou, Azil Abdelkader, Djezzar et Kimel. Outre la menace croissante de la désertification, la montée du sel dans diverses régions, principalement autour des zones humides, pose également un problème. Une opération visant à contrôler cette expansion du sel a été planifiée pour juguler la situation et tenter de stopper l’avancée des chotts. Cela peut se faire par le creusement, le drainage ou la plantation d’espèces végétales capables de tolérer le sel et de limiter sa propagation dans des zones restreintes. La dégradation progressive des sols est attribuable à divers facteurs, notamment l’exploitation anarchique des pâturages par l’homme. Dans l’extrême sud-ouest de la wilaya de Batna, certains paysages revêtent un aspect désertique, avec plusieurs dunes de sable, donnant un aperçu de l’avancée progressive du désert, menaçant sérieusement les terres fertiles dans ces corridors spécifiques. Le cycle alarmant de la dégradation des sols, passant de la forêt au maquis, puis à la steppe et enfin aux espaces désertiques, se poursuit depuis de nombreuses années. Des études suggèrent qu’une stratégie efficace de lutte contre la désertification devrait commencer par des mesures de fixation des dunes, telles que la plantation d’espèces végétales pour contrer l’érosion éolienne et empêcher le déplacement des grains de sable.
Nasreddine Bakha / AG
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