Dans un peu plus de quinze jours, le corps électoral sera convoqué par le président de la République, Abelmadjid Tebboune. C’est une exigence de la loi organique, portant organisation des élections et la mise en place du décorum, qui s’est installée progressivement depuis l’annonce surprise des présidentielles anticipées. Les états-majors des partis politiques sont ainsi à pied d’œuvre, s’attelant en interne à la préparation administrative et logistique de l’élection, pendant que leurs membres ont commencé à battre campagne, à travers l’organisation de meetings, sorte de tour de chauffe, afin de prendre le pouls des citoyens. Jusque-là discret, son fonctionnement étant rigoureusement balisé par la loi, l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE) se met désormais au diapason de l’ambiance préélectorale, avec une première sortie, hier mercredi à Constantine, de son président, Mohamed Charfi, pour la supervision des préparatifs, dans le cadre d’une tournée devant le conduire dans l’ensemble des wilayas. Charfi s’est néanmoins fendu de quelques déclarations, soulignant que l’Algérie, après plus de deux ans d’indépendance, ponctués par des réalisations dans divers domaines, porte aussi son attention sur la problématique des élections, à tous les niveaux, « pour se mettre en corrélation avec les standards internationaux qui sont en vigueur dans les systèmes démocratiques. » L’occasion pour le président de l’ANIE de revenir sur les élections présidentielles du 12 décembre 2019, jugeant que leur organisation était « une réussite totale » et mettant en avant le fait qu’elles n’avaient fait l’objet d’aucune contestation, après la proclamation des résultats par ses soins, en tant qu’autorité morale et politique en charge de la surveillance du vote. « Dieu merci et après la précédente élection que nous avions eu l’honneur de superviser, nous sommes de nouveau avec l’organisation de l’élection présidentielle du 7 septembre prochain, pour laquelle nous entamons les préparatifs politiques et matériels », ajoute Charfi, plus que jamais satisfait du travail de son institution lors des précédentes consultations (présidentielles, législatives et communales), qu’elle a supervisé. « Toutes les organisations internationales spécialisées dans le contrôle des élections reconnaissent le haut niveau de transparence, de régularité et de légitimité », se satisfait l’ancien magistrat et ancien ministre de la Justice, dont le mandat doit prendre fin juste après la proclamation des résultats des prochaines présidentielles. L’entrée en scène de l’ANIE marque ainsi un nouveau palier dans les démarches préliminaires du processus, qui commence à avoir une visibilité auprès de l’opinion, grâce au travail des médias, qui pour leur part sont déjà à l’heure des urnes, nécessité professionnelle exigeant de chaque rédaction de prendre de l’avance sur l’événement, qui dans chaque pays est le summum du jeu politique. Si le puzzle est en train de prendre forme au fil des jours, la question des candidatures reste néanmoins une énigme. En dehors de Louisa Hanoune du Parti des Travailleurs (PT) et de Zoubida Assoul de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), qui n’ont pas tergiversé pour annoncer qu’elles sont partantes, les autres postulants sont encore en attente, probablement patientant que le président Tebboune dévoile son jeu.
H. Khellifi
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